Louise Erdrich, L'Enfant de la prochaine aurore
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Notre monde touche à sa fin. Dans le sillage d’une apocalypse biologique, l’évolution des espèces s’est brutalement arrêtée, et les États-Unis sont désormais sous la coupe d’un gouvernement religieux et totalitaire qui impose aux femmes enceintes de se signaler. C’est dans ce contexte que Cedar Hawk Songmaker, une jeune Indienne adoptée à la naissance par un couple de Blancs de Minneapolis, apprend qu’elle attend un enfant. Déterminée à protéger son bébé coûte que coûte, elle se lance dans une fuite éperdue, espérant trouver un lieu sûr où se réfugier. Se sachant menacée, elle se lance dans une fuite éperdue, déterminée à protéger son bébé coûte que coûte.
On compare beaucoup le nouveau roman de Louise Erdrich à La Servante écarlate de Margaret Atwood et la maison d’édition elle-même met en avant cette proximité sur la quatrième de couverture. N’ayant vu que la série adaptée du roman, je serais bien en peine d’établir une comparaison solide entre les deux textes mais il est clair que les propos sont proches. Quant à Louise Erdrich, je l’ai découverte en 2009 avec La Chorale des maîtres bouchers et je me souviens avoir été happée par cette histoire et séduite par l’écriture. C’est donc avec une grande envie que j’ai ouvert L’Enfant de la prochaine aurore. On y fait la connaissance de Cedar Hawk Songmaker, personnage principal mais aussi narratrice, à travers les mots qu’elle dépose dans ce qui constitue son journal intime. Elle nous présente un monde en mutation, qu’elle découvre presque autant que nous, par bribes, et qu’elle interroge, alors qu’elle fait elle-même face à un grand bouleversement personnel puisqu’elle porte la vie. Nous comprenons très vite que cela fait d’elle un être à part. Nous la suivons lorsqu’elle part à la rencontre de sa famille biologique afin d’en apprendre plus sur ses origines amérindiennes, puis lors de son séjour dans un hôpital où sont regroupées les femmes enceintes et, enfin, lors de sa fuite, seule échappatoire possible au milieu de ce chaos qu’est en train de devenir le monde. Si j’ai beaucoup aimé faire la connaissance de ce personnage de femme forte et découvrir quelques-unes des conséquences du désastre climatique brièvement évoqué dans le roman, j’ai en revanche été gênée dans ma lecture par une certaine confusion du propos et un manque d’informations essentiellement dus, à mon avis, au fait que nous avons connaissance des événements et de la situation par le biais d’une narratrice interne. C’est généralement un choix narratologique pertinent mais peut-être aurait-il fallu ici mêler la voix de Cedar à une autre voix… Certaines digressions m’ont également laissée à l’écart et ne m’ont pas permis d’apprécier ce roman à sa juste valeur. Point positif, j’ai désormais très envie de relire un roman de Louise Erdrich pour retrouver le plaisir ressenti en 2009.
Je remercie Léa du Picabo River Book Club et les Editions Albin Michel pour cette lecture !
L’œuvre en quelques mots…
« […] j’ai le sentiment que, davantage que le passé, c’est maintenant l’avenir qui nous hante. »
« De temps à autre, une femme survit à sa grossesse. »
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