Philippe Labro, Tomber sept fois, se relever huit

Publié le par calypso

 

La dépression nerveuse : ça peut tomber sur n’importe qui, même sur un homme au sommet de la réussite.

Philippe Labro revient de l'enfer. Il le dit. Il dit surtout qu'on peut en sortir, que tout le monde peut remonter la pente.

 

Le proverbe japonais qui sert de titre à ce récit dit toute la force qu’il faut pour se redresser, encore et toujours, après les épreuves de la vie. Celle qu’a traversée Philippe Labro se nomme « dépression » et c’est une maladie encore mal comprise et parfois difficilement acceptée. Sans fioritures et avec pudeur, Philippe Labro se lance donc dans le récit de sa chute, de sa descente aux enfers, à laquelle il entend bien donner un caractère universel. « L’important, pour moi, c’est de raconter, de décrire. Je ne serai pas le premier ni le dernier. Il y a eu toutes sortes de livres, d’essais sur ce sujet – mais rien ne remplace son propre récit, son quotidien de la chose. » Conscient que d’autres avant lui ont connu cet état et que d’autres après lui le connaîtront également, il raconte, simplement, une expérience personnelle aidé de sa plume de journaliste. « Puisque je crois que j’ai appris à raconter les choses, je vais leur dire comment c’était. » Si ce récit ne constitue pas une lecture incontournable, il n’en reste pas moins que c’est une lecture intéressante et émouvante. L’autoanalyse n’est jamais narcissique, il s’agit réellement d’un partage avec le lecteur, voire d’une main tendue qui invite à considérer que rien n’est jamais définitif et que le courage, la volonté et l’aide que les autres peuvent nous apporter sont de précieux alliés pour remonter la pente. L’incompréhension, les regards en coin et les remarques désobligeantes sont également évoqués, rien n’est tu, et surtout pas l’immense désespoir, l’infinie solitude et le sentiment d’irréalité dans lesquels se trouve celui qui est atteint de dépression.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« “Je ne sais pas ce que j’ai” est une phrase inexacte. Il faudrait dire : je ne sais pas ce que je suis. Comment je suis devenu cet éparpillement, cette réduction d’homme. J’ai du mal à comprendre comment cela a commencé. J’essaie de déterminer le moment où les choses se sont détériorées, mais je ne trouve pas. »

 

« Pour l’instant, je déguise, je crois pouvoir déguiser, je joue devant les équipes, collaborateurs et visiteurs, je fais le type qui va très bien. Je crois que je le fais. Je ne vois pas qu’ils ont déjà tous vu. Je joue la comédie. J’ai l’habitude. Ça va ? Oui, oui, ça va très très bien, et vous ? »

 

« […] je vais m’abandonner pour la deuxième fois de la journée à la poussière et au sable de mes paupières et à l’impossible espoir que, lorsque je me réveillerai, ça ira mieux.

Mais bien sûr, ça n’ira pas mieux. Ça ira même un peu plus mal. Ça va, tout le temps, un peu plus mal. Et puis, ça va très mal. Et puis le mot “mal” lui-même n’a plus de sens. Il faudrait trouver un autre mot. »

 

« Il y a des gens qui n’ont personne. Et même s’il y a quelqu’un, ce quelqu’un n’est personne. »

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