Amélie Nothomb, Soif

Avec sa plume inimitable, Amélie Nothomb donne voix et corps à Jésus Christ, quelques heures avant la crucifixion. Elle nous fait rencontrer un Christ ô combien humain et incarné, qui monte avec résignation au sommet du Golgotha. Aucun défi littéraire n’arrête l’imagination puissante et fulgurante d’Amélie Nothomb, qui livre ici un de ses textes les plus intimes.
Vous savez cet élève qui vous demande systématiquement combien de pages contient le roman que vous lui proposez de lire ? Eh bien, c’est moi, avec Amélie Nothomb ! Je sais pertinemment que je vais être déçue ou achever ma lecture par un « Ouais, bof » ou encore une fois méditer sur le fait que tant d’auteurs doivent peiner à voir leurs super manuscrits publiés tandis que Dame Nothomb les enchaîne presque plus vite que moi les mojitos. Non, en vrai, je n’ai rien contre Amélie Nothomb, je trouve même qu’il y a bien pire en terme de publication et, après tout, les gens achètent, alors tant mieux pour elle. Et moi, tel l’élève flemmard qui veut connaître le nombre de pages, j’aime bien lire de temps en temps le nouvel opus d’Amélie Nothomb parce que je sais que c’est court, une sorte de pause entre deux gros volumes. Pas terrible comme motivation à la lecture, mais c’est en tout cas ce qui m’a poussée à lire pas moins de quatorze de ses romans. Amélie Nothomb, je la connais plutôt bien donc, mais je l’oublie vite. Des fois, je passe un bon moment, ce serait mentir que de dire le contraire. Mais là… Pfff ! Jésus, quoi ! Non mais, Jésus ! Je me suis revue en pleine traversée du désert lorsqu’il m’a pris l’idée il y a quelques années de lire Le Royaume d’Emmanuel Carrère. Mais on retombe sur l’aspect positif du Nothomb : sa brièveté. A moitié lu ce matin au réveil, à moitié cet après-midi sur un vélo elliptique, je peux vous garantir qu’en terme de souffrance, j’ai donné aussi ! Mais bon, Jésus encore plus. Est-ce que le roman est bon ? Je ne sais pas. Est-ce que j’y ai trouvé de l’intérêt ? Non. C’est l’histoire revisitée de la passion de Jésus : le dernier jour de la vie de Jésus (si je puis dire) et son chemin de croix, ses pensées, sa soif... Certainement du vu et revu, traité ici de manière très légère, pourquoi pas, mais sincèrement je peine à voir ce que l’on peut en retirer... à part quelques phrases bien tournées que j’ai notées comme à mon habitude. Peut-être à l’année prochaine, Amélie !
L’œuvre en quelques mots…
« Le sens de la vie, c'est de ne pas souffrir. »
« La force de l’amour est parfois si difficile à différencier des courants qu’elle côtoie. »
« Il faut que je me pardonne. Pourquoi est-ce que je n’y arrive pas ?
Parce que j’y pense. Plus j’y pense, moins je me pardonne. »
« Pour éprouver la soif, il faut être vivant. J’ai vécu si fort que je suis mort assoiffé.
C’est peut-être cela, la vie éternelle. »
« Il faut accepter ce mystère : vous ne pouvez pas concevoir ce que les autres voient dans votre visage.
Il y a une contrepartie au moins aussi mystérieuse : je me regarde dans le miroir. Ce que je vois dans mon visage, personne ne peut le savoir. Cela s’appelle la solitude. »