Florence Lamy, Rosa Parks, elle a dit non au racisme

Après sa journée de travail, Rosa, éreintée, monte dans le bus qui la ramène chez elle. Par chance, elle trouve un siège libre où elle peut s’asseoir.
Mais en ce 1er décembre 1955, rien ne se passe comme d’habitude, car en cours de trajet elle refuse de céder sa place à un homme blanc.
Ce « non » qu’elle prononce entraîne son arrestation et son jugement, mais aussi une révolution dans cette Amérique où l’homme noir est opprimé. Il fait d’elle, simple couturière, épouse discrète et surtout femme, le symbole d’une lutte qu’elle n’imaginait pas.
Un roman comme Rosa Parks, elle a dit non au racisme répond très certainement à ce que l’on attend de lui, à savoir mettre à la portée des jeunes la connaissance d’un événement qui a marqué l’histoire du XXe siècle. On ne peut pas attendre d’un tel roman qu’il vise l’exhaustivité, on ne peut pas exiger une effusion de détails concernant les faits et leurs conséquences. Cela ne constitue pas une absence de rigueur ; des précisions sont données et elles sont suffisantes pour une entrée en matière. L’adolescent qui aura entre les mains ce roman de Florence Lamy pourra donc découvrir l’histoire de cette femme qui décida, le 1er décembre 1955, sans l’avoir prémédité, sans vraiment l’avoir voulu, mue par une pulsion irrépressible, de dire NON. Non à cet homme blanc qui se dirige vers elle pour lui prendre sa place, non à ce chauffeur de bus qui tente de la déloger avant de faire appel aux forces de l’ordre, non à ce pays qui entretient le racisme en arborant des lois ségrégationnistes qui restreignent d’une part les libertés des hommes et des femmes noirs d’Amérique et, d’autre part, qui les considèrent comme inférieurs aux Blancs. L’événement en lui-même prend la quasi-totalité du roman et le reste, c’est-à-dire les faits qui ont suivi, le travail avec les avocats, le lien avec Martin Luther King, la vie de Rosa Parks, connue du jour au lendemain dans toute l’Amérique, est un poil trop rapide à mon goût (d'adulte), comme expédié dans les derniers chapitres, comme s’il fallait en parler, quand même, mais hélas, trop rapidement. C’est un point négatif pour ce roman qui offre tout de même un contenu satisfaisant.
L’œuvre en quelques mots…
« Pourquoi cette obstination ? Ce n'est pas la première fois qu'on cherche à l'humilier. Elle a déjà éprouvé bien souvent ce sentiment insupportable d'être considérée comme une quantité négligeable, un objet dont on dispose sans état d'âme et auquel on parle sans respect. Elle a toujours su se maîtriser. Mais ce soir c'est plus fort qu'elle. Elle ne cédera pas. Allez savoir pourquoi. » (p.33)
