Yves Grevet, Seuls dans la ville entre 9h et 10h30
Tout commence par une expérience littéraire proposée par un professeur de français à sa classe : Postez-vous seul(e) à un endroit du centre-ville entre 9h et 10h30 et écrivez ce que vous voyez ou ce que cela vous inspire. La forme est libre : description, fiction, poésie... Or, ce matin du 18 mars, maître Marideau, le notaire de la ville, est assassiné et son corps retrouvé à l'arrière d'une Mercedes bleue, sur l'île aux Chiens. Alors que l'enquête de la police piétine, Erwan décide de récupérer les copies de ses camarades afin de traquer le moindre indice susceptible de conduire au coupable...
L’idée m’a séduite, le roman m’a conquise.
Au départ, c’est un cours de français un peu original. Mme Darlène, qui enseigne aux élèves de 1ère L, leur propose un exercice assez original. Chacun doit se poster en un point de la ville et décrire ce qu’il voit. La forme est libre mais le tout constituera une rédaction à remettre à l’enseignante. Sans le savoir, les mains innocentes insèrent dans leur rédaction de précieux indices car, au même moment, le notaire de la ville, maître Marideau, a été assassiné. Erwan, un des élèves de la classe, est persuadé qu’il pourrait aider la police à mettre la main sur le coupable grâce aux rédactions de ses camarades. Aidé de son amie Cassandre, l’adolescent entreprend de décortiquer chacune des rédactions et commence à mener l’enquête.
Seuls dans la ville entre 9h et 10h30 est un mélange savoureux entre un roman policier et les Exercices de style de Raymond Queneau. C’est un véritable plaisir de suivre l’enquête d’Erwan et de lire les rédactions des élèves de la classe. Elles sont toutes différentes tout en ayant certains points communs qui mènent peu à peu l’adolescent et le lecteur vers la révélation finale. C’est original, frais et souvent très drôle, comme ce club un peu particulier créé par Erwan et ses meilleurs amis : ils se réunissent régulièrement pour manger des gâteaux ! Religieuse et Paris-Brest n’ont qu’à bien se tenir !
L’œuvre en quelques mots…
« La prof m’a jeté à la figure quelques phrases définitives :
- Erwan, vous feriez mieux de vous concentrer sur vos révisions. Je vous rappelle que vous êtes en L. Votre objectif, c’est d’avoir, entre autres, une bonne note en français aux épreuves anticipées du bac en juin, pas d’élucider un crime !
- Mais des filles vous ont, paraît-il, relaté des faits troublants ?
- Troublants ? C’est très exagéré ! Elles ont fait preuve d’imagination, c’est tout ! Allez ! Je ne veux plus en parler.
Mes copains ne sont pas plus intéressés par mes idées :
- Tu regardes trop de films, a lancé Milan.
- Non, il se prend déjà pour un écrivain de polars, a ajouté Philémon.
Et ces ceux-là sont censés être mes meilleurs amis. » (p.13)