Velma Wallis, Le cadeau du froid
Née en Alaska, dans une tribu athabaskane, Velma Wallis a été élevée dans les valeurs traditionnelles de son peuple, bercée des légendes transmises de mère en fille depuis des générations. Parmi elles, Le Cadeau du froid, dont Velma a choisi d'écrire le récit des années plus tard, pour rendre hommage à son peuple d'Alaska.
Avec des mots simples et justes, elle rappelle l'importance de l'entraide, la richesse de l'expérience et l'incroyable pouvoir de la solidarité et de la volonté. Par sa sincérité, elle a touché plus d'un million de lecteurs dans le monde entier, faisant de cette légende de courage et de survie un texte universel, qui sait nous rappeler l'essentiel.
C’est avec Le Cadeau du froid que j’inaugure mon premier partenariat avec un forum sur lequel je me rends régulièrement depuis maintenant quelques semaines : Livraddict. Une équipe d’administrateurs et de modérateurs très motivés, des membres sympathiques, des livres, des livres et encore des livres. Je vous invite à découvrir rapidement ce forum, si ce n’est pas déjà fait !
Avant même de savoir que j’allais pouvoir participer à ce partenariat, j’avais repéré en librairie cette jolie couverture bleu foncé ornée de flocons de neige en relief. Un bon point pour l’éditeur qui a su, à l’approche de Noël, choisir une couverture susceptible d’attirer l’œil de nombreux lecteurs. J’ai également beaucoup apprécié les diverses illustrations qui accompagnent les titres de chapitre et qui permettent vraiment d’intégrer l’univers du conte.
Passons maintenant au contenu ! Le Cadeau du froid relate une légende venue tout droit d’Alaska, de celles qui se transmettent à chaque génération et qui marquent chaque individu qui en a pris connaissance : leçon de courage, leçon de vie, leçon de morale, comme vous voulez… ce court récit est en effet tout cela à la fois. Ch’idzigyaak et Sa’ sont deux vieilles femmes appartenant à une tribu de la région arctique de l’Alaska. Parce qu’elles sont plus âgées, elles pensent avoir moins de ressources que leurs compagnons de route et passent leur temps à se plaindre de la pénibilité des trajets à accomplir. Mais un jour, alors qu’aucun membre de la tribu ne s’est jamais plaint d’aucune des deux femmes, le chef et le conseil prennent une terrible décision, celle d’abandonner les deux femmes derrière eux et de continuer leur route sans elles. Si on se doute que la souffrance physique est forcément présente dans des conditions si extrêmes, la souffrance morale, elle, vient nous surprendre brutalement : c’est celle de ces deux anciennes qu’on laisse subitement au milieu de nulle part, celle de Ch’idzigyaak abandonnée par sa propre fille qui n’ose aller contre la décision du conseil, celle de Shruh Zhuu, son petit-fils, qui ne comprend pas que l’on puisse partir sans sa grand-mère chérie. De la souffrance va naître cet incroyable instinct de survie qui sommeille au plus profond de nous : les deux vieilles femmes vont se déplacer, seules, réapprendre à chasser pour se nourrir, évoluer et comprendre leurs propres erreurs. Plus de plaintes, mais un courage à toute épreuve.
Si j’ai beaucoup apprécié la lecture de ce conte, j’avoue que l’effet n’aurait pas été le même si je l’avais lu en juillet… Il m’a surtout manqué davantage d’échanges entre les deux femmes lors de leur périple. Mais ce n’est qu’un détail et je conseille ce conte à tous.
Un grand merci à l’équipe de Livraddict et aux Editions Jean-Claude Lattès pour m’avoir fait voyager en Alaska, le temps d'un livre.
Je vous invite à lire les avis de Pimprenelle, Jess et Canel !
L’œuvre en quelques mots…
« L’obscurité s’avança, le pays devint calme et silencieux. Il fallait beaucoup de concentration pour s’occuper durant ces longues heures. Les deux femmes confectionnèrent force accessoires avec les peaux de lapin, mitaines, bonnets, passe-montagnes. Mais, en dépit de ces activités, une grande solitude se referma lentement autour d’elles. »
« Les uns et les autres avaient appris qu'un aspect inconnu de la nature humaine se révélait dans les épreuves. Les autres s'étaient crus forts, alors qu'ils étaient faibles. Et les deux vieilles qu'ont avait jugées les plus faibles et les moins utiles avaient été fortes. »