Tom Piccirilli, La rédemption du Marchand de sable
Depuis que Killjoy a assassiné sa petite fille, la vie d'Eddie Whitt n'est plus qu'un long cauchemar... Il a tout perdu, sa femme a sombré dans la folie, il a quitté son travail et choisi de traquer sans répit celui qu'on surnomme le Tueur à l'oreiller ou le Marchand de sable.
Lorsqu'il réapparaît quelques années plus tard, Killjoy a changé. Il ne tue plus. Il enlève des enfants maltraités par leurs parents pour les donner aux familles endeuillées par sa faute. Dans de longues lettres tourmentées, il tente d'expliquer à Eddie ce qu'il fait.
Entre le père désespéré et l'assassin en quête de rédemption va se nouer une étrange relation faite de folie et de fascination...
C’est une drôle d’impression que j’ai au sujet de ce livre car je ne sais pas vraiment si j’ai aimé ou pas. Je n’ai pas pris un plaisir extrême à le lire mais, finalement, j’ai apprécié la révélation finale à laquelle je ne m’attendais pas du tout, ce qui est tout de même essentiel pour un thriller.
La rédemption du Marchand de sable est un roman à la couverture fortement attrayante et dont le thème est, il faut bien le reconnaître, plutôt original : un ancien serial killer semble s’être reconverti en protecteur d’enfants maltraités. Il est encensé par le grand public qui a vite oublié les actes cruels que ce tueur en quête de rédemption a perpétrés par le passé. Eddie Whitt, lui, n’a pas oublié. Sa petite Sarah, âgée de 5 ans, est l’une des victimes de celui qu’il a lui-même surnommé « Killjoy » et qu’il traque depuis quelques années. Sa femme Karen est, quant à elle, internée depuis le meurtre de Sarah car elle a perdu la raison. Au fil de ce roman divisé en trois parties aux titres plutôt alambiqués, le lecteur suit le parcours d’Eddie sur les traces du criminel. Le lien qui les unit est très particulier : on n’est jamais très loin de la folie, en témoignent les mystérieuses lettres envoyées par Killjoy à Eddie, dans lesquelles il lui reproche de ne pas avoir accepté son « cadeau ». Précisons en effet que Killjoy s’acquitte de ses crimes en rendant aux familles endeuillées un nouvel enfant, ce qu’il a fait pour Eddie. Ces lettres, dont je me garderai bien de vous proposer un extrait, sont incompréhensibles et, si elles permettent de bien cerner la folie du personnage qui les écrit, elles n’ont à mon sens pas grand intérêt. C’est vraiment le gros point négatif du roman. J’aurais apprécié un échange différent, plus constructif, entre le père meurtri et l’homme qui lui a enlevé sa fille. J’ai trouvé également qu’il était très difficile d’entrer dans ce roman car le début est extrêmement confus.
L’œuvre en quelques mots…
« Tout le monde avait envie de pardonner à Killjoy, sauf Whitt.
Les autres avaient-ils raison ? Etait-ce lui, le salaud ? Ou Killjoy leur avait-il fait perdre l’esprit à tous, au point de donner naissance à un petit fan-club, une sorte de culte amoureux ? Une religion dédiée à un dieu amer, le dieu à l’oreiller moelleux.
La confrérie du Sommeil.
Le saint ordre des Bébés asphyxiés. » (p.160-161)