Pierre Lemaître, Robe de marié
Nul n’est à l’abri de la folie. Sophie, une jeune femme qui mène une existence paisible, commence à sombrer lentement dans la démence : mille petits signes inquiétants s’accumulent puis tout s’accélère. Est-elle responsable de la mort de sa belle-mère, de celle de son mari infirme ? Peu à peu, elle se retrouve impliquée dans plusieurs meurtres dont, curieusement, elle n’a aucun souvenir. Alors, désespérée mais lucide, elle organise sa fuite, elle va changer de nom, de vie, se marier, mais son douloureux passé la rattrape…
L’ombre de Hitchcock et de Brian de Palma plane sur ce thriller diabolique.
Encore une lecture commune ! Que voulez-vous, quand un livre a tellement de succès, il est dur d’y résister !
Etant donné que j’avais 3 lectures communes prévues pour la mi-avril, j’ai préféré m’y mettre le plus tôt possible, ce qui fait que j’ai terminé Robe de marié il y a un petit moment… J’aurais dû rédiger mon billet tout de suite car, même si je n’ai pas oublié l’histoire, je ne vais sans doute pas être aussi précise que mes co-lectrices du jour ! Enfin, ce n’est pas bien grave, car je ne voudrais pas non plus trop en dire.
Robe de marié est le deuxième roman de Pierre Lemaître que le lis. J’ai en effet eu la chance de recevoir en février dans le cadre d’un partenariat Cadres noirs du même auteur. Alors qu’une grande partie de la blogosphère encensait ce nouveau livre, je restai un peu sur ma faim… Il est difficile de comparer deux romans mais, malgré des histoires complètement différentes, je peux dire que j’ai largement préféré Robe de marié. C’est un thriller comme je les aime, avec une histoire complexe, mais surtout une narration magistrale. Je l’ai déjà dit, j’accorde beaucoup d’importance, dans un roman, au découpage des chapitres, à leur titre, ainsi qu’aux jeux narratifs. Ici, j’ai retrouvé avec grand plaisir la technique du changement de point de vue de plus en plus usitée et qui donne notamment beaucoup de relief au genre du thriller.
Le roman s’ouvre sur un événement mystérieux : une femme, assise par terre, porte un enfant qui ne bouge pas. N’oublions pas à quel genre nous avons affaire : nous comprenons très vite que cet enfant est mort. Les quelques pages qui suivent retracent le parcours de la jeune femme avant cet instant et évoquent, par petites touches, sa folie. Nous faisons donc peu à peu connaissance avec Sophie, l’héroïne du roman. Elle a été, depuis quelques temps, le « témoin » d’événements dramatiques et le malheur semble s’acharner sur elle : mais qui est-elle exactement et qu’a-t-elle fait ? Le personnage est intéressant : on la sent au bord du gouffre mais une pointe de lucidité semble apparaître de temps en temps. La première partie du roman est peut-être un peu longue, on se demande surtout où l’auteur veut nous mener… Et puis, le journal intime de Frantz qui vient relancer l’histoire : le lecteur ne sait pas qui il est. Sophie non plus. Mais elle finira bien par l’apprendre...
Robe de marié est roman qui traite de la folie et de la vengeance. Certains avis mettaient en avant le côté peu réaliste de toute cette histoire. Certes, le roman de Pierre Lemaitre n’est peut-être pas réaliste, mais il n’en est pas moins efficace.
Voici les blogueuses qui ont participé à cette lecture commune : Alexielle,Ana76,Belledenuit, Cacahuète,Chaplum,Clara, Cynthia, Deliregirl,Jennifer, Kactusss, Lagrandestef, Lasardine, Leyla, Lili, Mélo,MrsPepys, Mystix, Valunivers, Véro.
L’œuvre en quelques mots…
« Ce matin-là, comme beaucoup d’autres, elle s’est réveillé en larmes et la gorge nouée alors qu’elle n’a pas de raison particulière de s’inquiéter. Dans sa vie, les larmes n’ont rien d’exceptionnel : elle pleure toutes les nuits depuis qu’elle est folle. Le matin, si elle ne sentait pas ses joues noyées, elle pourrait même penser que ses nuits sont paisibles et son sommeil profond. Le matin, le visage baigné de larmes, la gorge serrée sont de simples informations. Depuis quand ? Depuis l’accident de Vincent ? Depuis sa mort ? Depuis la première mort, bien avant ?
Elle s’est redressée sur un coude. Elle s’essuie les yeux avec le drap en cherchant ses cigarettes à tâtons et ne les trouvant pas, elle réalise brusquement où elle est. Tout lui revient, les événements de la veille, la soirée… Elle se souvient instantanément qu’il faut partir, quitter cette maison. Se lever et partir, mais elle reste là, clouée au lit, incapable du moindre geste. Epuisée. »
Avec Robe de marié je valide ma seconde participation au challenge Coups de coeur Polar 2009 !