Odile Weulersse, Les Pilleurs de sarcophages
En 1550 avant Jésus-Christ, des envahisseurs venus d'Asie règnent sur la vallée du Nil. Mais la résistance s'organise et Tétiki est chargé de mettre un trésor à l'abri des voleurs. Il doit découvrir la sépulture secrète de Taa avant l'ennemi. L'avenir de son pays en dépend. Pour mener à bien cette mission, il va devoir défier tes espions, le désert et la mort.
Tétiki a 15 ans et vit en toute insouciance sur l’île Eléphantine, située au sud de Thèbes. Ses grands yeux bruns cachent une douleur qu’il a appris à apprivoiser avec le temps, celle d’avoir perdu sa mère, morte de la « maladie pour laquelle on ne peut rien ». Tétiki n’est pas un garçon comme les autres : il est le fils de Ramose, le nomarque d’Eléphantine. Le gouverneur est un homme bon et pieux qui a su inculquer à son fils unique les valeurs dignes d’un respectable Egyptien et ces valeurs ne tardent pas à être mises à l’épreuve. La Basse-Egypte est en effet envahie depuis quelques temps par des souverains venus d’Asie, les Hyksos. Le commissaire du roi hyksos Apopi et Antef, le préposé aux soldats, sont mandatés auprès de Ramose : le roi étranger demande ni plus ni moins au nomarque de lever une armée contre Ahmosis, le roi de Thèbes, et d’attaquer cette ville sacrée par le sud. Le nomarque est contraint d’accepter mais tente de gagner du temps en demandant des quantités d’or, or qui se trouve « à la source la plus abondante et la plus fraîche ». Les oreilles de Tétiki ont traîné et il décide de trouver lui-même la source de l’or avant les envahisseurs. Mais cet or est dissimulé dans la tombe de Taa le Brave, un ancien roi égyptien, et l’en sortir reviendrait à piller la tombe. Accompagné de son ami Penou, un nain pygmée que son père lui a offert comme esclave pour ses quatorze ans, et de Didiphor, son fidèle singe, Tétiki va vivre une aventure extraordinaire, à Thèbes et au sein de la future vallée des rois, et découvrir que les apparences sont souvent trompeuses et que les amis sont un bien inestimable.
Odile Weulersse a le don de rendre accessible aux plus jeunes des périodes historiques fascinantes. J’ai pu remarquer déjà que les enfants sont très souvent attirés par le Moyen Age, l’Antiquité gréco-romaine ou encore l’Egypte ancienne. J’ai été séduite dans Le Chevalier au bouclier vert par la facilité avec laquelle Odile Weulersse parvient à décrire une période complexe en explicitant ses codes, à travers une histoire simple mais entraînante. Les Pilleurs de sarcophages est encore meilleur, à mon sens. Je me suis mise à la place des enfants et adolescents à qui ce roman est destiné et je suis certaine qu’il saura être apprécié d’eux. Les personnages, Tétiki et Penou en tête, sont attachants, l’aventure est bien rythmée, le mystère très présent et, surtout, on apprend énormément de choses sur l’Egypte : le rapport aux dieux, la constitution des tombes, le déroulement d’une momification… Inutile de préciser que l’adulte que je suis a beaucoup apprécié cette lecture !
L’œuvre en quelques mots…
« Le garçon ne veut pas partir sans demander la protection maternelle. […] Il a écrit : « Ecoute-moi, mère, dans ta demeure d’éternité. J’entreprends un grand voyage pour la gloire d’Amon-Rê et celle de son fils Pharaon. Que ton ka me protège pendant les douze heures du jour et les douze heures de la nuit contre les pièges des ennemis. »
Mais Tétiki sait que sa mère est de nature distraite et que parfois les morts oublient de lire les lettres qui leur sont adressées. Pour prévenir cette négligence, il a déposé son message dans un panier, avec des pigeons, de l’ail et des oignons, du parfum et un bracelet. Ainsi, soit par gourmandise, soit par coquetterie, elle sera bien obligée de trouver la lettre de son fils. » (p.32-33)