Marcel Aymé, Les contes du chat perché
« Comme le loupe protestait de ses bonnes intentions, elle lui jeta par le nez :
- Et l’agneau, alors ?... Oui, l’agneau que vous avez mangé ?
Le loup n’en fut pas démonté.
- L’agneau que j’ai mangé, dit-il. Lequel ?
- Comment ? vous en avez donc mangé plusieurs ! s’écria Delphine. Eh bien ! C’est du joli !
- Mais naturellement que j’en ai mangé plusieurs. Je ne vois pas où est le mal… Vous en mangez bien, vous ! »
Quand Mariel a lancé le défi J'aime les classiques, je n'ai pas trop hésité à participer ! Des classiques, j'en lis. Peut-être pas un par mois, certes, mais je devrais pouvoir relever le défi quand même.
Aujourd'hui, je me lance avec Les contes du chat perché, dont j'ai achevé la lecture il y a peut-être deux semaines mais que je gardais au chaud pour le défi. Comme on peut démarrer un peu plus tôt que prévu, je peux enfin rédiger un petit article.
Qui a dit que les classiques étaient des vieux livres poussièreux, inaccessibles ?... Pour ce premier billet, je fais un bond en 1934, date du début de la rédaction des contes.
En suivant les aventures de Delphine et Marinette, j'ai souvent eu le sourire aux lèvres devant tant de perspicacité et de bon sens car, ces deux petites filles en ont, du bon sens, il n'y a qu'à voir leur entretien avec le loup. Si j'avais un conseil à donner, ce serait de lire ces contes à petites doses : dans l'édition folio (voir image) les 17 contes sont réunis en intégralité et c'est un peu longuet de les lire les uns à la suite des autres. Je pense que, pour mieux les apprécier, il faut garder le recueil en haut de sa PAL et alterner avec d'autres livres. Certaines histoires m'ont laissée plutôt indifférente, mais la plupart d'en elles valent le détour. Je retiens en particulier la très célèbre « Patte du chat », « Les vaches », « Les cygnes », mais surtout « Les boîtes de peinture », « Le loup », « Le problème », les deux derniers faisant sans doute partie des contes les plus connus.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir beaucoup côtoyé Marcel Aymé dans mon enfance, des souvenirs de lecture me sont toutefois revenus à la lecture des deux derniers contes évoqués. Quoiqu'il en soit, il n'est jamais trop tard pour lire ces contes qui font réfléchir les adultes autant que les enfants.
Si vous êtes tentés, préparez-vous à pénétrer dans l'univers de deux petites filles qui n'ont pas froid aux yeux et à rencontrer un loup repenti, un boeuf savant, une petite souris bien serviable.
Pour ceux, enfin, qui voudraient prolonger la rencontre, je conseille l'édition Gallimard, qui, si elle ne reprend pas tous les contes, a au moins le mérite d'offrir un dossier particulièrement fourni et très intéressant.
L'oeuvre en quelques mots...
« Marinette eut l'idée de consulter toutes les bêtes de la ferme et, pour ne pas perdre de temps, elle décida de faire entrer tout ce monde dans la cuisine. »
« Suivez bien mon raisonnement : puisque les vaches ont été volées, elles n'ont pu l'être que par des voleurs. »