John Green, Le Théorème des Katherine
Dix-neuf fois Colin est tombé amoureux.
Dix-neuf fois la fille s’appelait Katherine.
Et pour la dix-neuvième fois, Katherine vient de le quitter.
A ce stade, autant appeler ça une malédiction… et se préparer à une vingtième rupture…
Une quatrième de couverture plutôt alléchante, une histoire qui semble légère et rigolote, parfait ! J’ouvre ce roman avec envie, mais je le referme avec un avis plutôt mitigé.
Notre héros se nomme Colin Singleton et c’est un surdoué. Enfant, tandis que d’autres gamins piaillaient pour avoir une tortue ninja, il rêvait d’avoir sa « minute Eurêka », minute à laquelle il donnerait naissance à une découverte scientifique époustouflante. Ce moment de gloire tarde à arriver, mais Colin ne perd pas espoir, il dévore les livres, devient le spécialiste des anagrammes, crée des formules mathématiques. Largué par sa dix-neuvième petite amie portant le doux prénom de Katherine (comme les dix-huit qui l’ont précédée), Colin est bien décidé à mettre au point le théorème qui lui permettra de prédire quand une éventuelle Katherine sera susceptible de le larguer...
C’est une histoire qui n’est pas déplaisante, loin de là. Les personnages sont plutôt sympathiques et, même s’il a l’air de vivre sur une autre planète, il n’est pas difficile de s’attacher à Colin. Son meilleur ami, Hassan, avec qui il décide de profiter des vacances pour faire une petite virée en voiture, est un personnage haut en couleur. Il est un peu la voix de la sagesse alors même qu’il est plein de déraison… Le duo fonctionne à merveille. L’idée de départ est plutôt bonne : dix-neuf petites amies, autant de Katherine, mais l’auteur ne s’étend pas beaucoup sur les différentes jeunes filles, à mon grand regret, et ne les évoque qu’assez tardivement. Seules la première et la dernière sont mises en avant car elles fondent et concluent la malédiction des Katherine. C’est un roman divertissant, dans lequel l’humour est très présent, et pourtant je n’ai pas toujours ri et je me suis même parfois ennuyée. Certains passages traînent en effet en longueur et les efforts que concentre Colin sur son théorème sont un peu lassants. Ce roman de plus de 250 pages manque de souffle, j’aurais apprécié d’assister à des situations plus cocasses.
L’œuvre en quelques mots…
« Le lendemain du jour où Colin Singleton, illustre enfant surdoué, fut reçu au bac et largué par sa dix-neuvième Katherine, il prit un bain. Colin avait toujours eu une préférence pour les bains, il avait pour principe dans la vie de ne rien faire debout qu’il ne puisse faire allongé. » (p.7)
« En matière de filles – et Colin en connaissait un rayon – tout le monde avait un type. Celui de Colin Singleton n’était pas physique mais linguistique : il aimait les Katherine. Pas les Katie, ni les Kat, ni les Kittie, ni les Cathy, ni les Rynn, ni les Trina, ni les Kay, ni les Kate et surtout pas les Catherine. K-A-T-H-E-R-I-N-E. » (p.23)
« Les livres sont le nec plus ultra des Largués : on les laisse tomber et ils nous attendent ; on leur prête attention et ils nous aiment. » (p.140)