John Connolly, Le livre des choses perdues
David a 12 ans et plus de maman. Son père s'est remarié et il a maintenant un demi-frère. C'est pour oublier tout cela qu'il se réfugie dans la lecture.
Une nuit, David entend sa mère l'appeler et découvre un passage caché derrière les buissons, au fond du jardin. Il se retrouve alors propulsé dans un univers parallèle, un monde étrange peuplé de trolls, de Sires-Loups et de créatures effrayantes... Grâce à l'aide du Garde Forestier et d'un chevalier, David, après bien des épreuves - énigmes à résoudre, pièges à déjouer, combats à livrer -, rencontrera un vieux roi qui conserve ses secrets dans un livre mystérieux, Le Livre des choses perdues, clé qui lui permettrait de regagner le monde réel.
Mais l'Homme Biscornu, être maléfique qui épie David depuis son arrivée, ne l'entend pas de cette oreille. Il a pour le jeune garçon bien d'autres projets...
Avant toute chose, vous n'oublierez pas, après avoir lu ma critique, d'aller lire celle de Pimprenelle. Le hasard a voulu que nous lisions en même temps ce roman. Nous avons donc décidé de publier notre article au même moment. Pimprenelle, j'espère que tu as apprécié ce roman autant que moi, je vais m'en rendre compte très rapidement en allant lire de ce pas ton avis !
Que dire, si ce n’est que j’ai adoré ce roman ! Sous cette couverture enchanteresse se cache une histoire époustouflante, magique, absolument captivante… que je ne peux que vous conseiller de découvrir. Durant les semaines passées, j’ai pu constater l’engouement des blogueurs et blogueuses pour ce roman de John Connoly et je comprends maintenant pourquoi l’enthousiasme était si général et communicatif !
Rentrons un peu dans les détails… Je parle souvent dans mes critiques des couvertures. Heureusement, la couverture ne rend pas toujours bien compte du contenu, ce qui nous permet, bien souvent, d’avoir de bonnes surprises. D’autres fois, nous avons le sentiment, en voyant la couverture d’un livre, que ce dernier ne nous plaira pas, et la lecture nous prouve que nous avions raison. Même si je ne peux pas savoir, au vu d’une couverture, si le contenu me plaira, je suis en revanche très sensible à la qualité esthétique de celle-ci. La couverture du Livre des choses perdues est ravissante : j’aime les couleurs, l’écriture, les dessins en relief. Et quand je vois ce genre de couverture, je n’ai qu’une envie : plonger au plus vite dans l’histoire.
Une petite remarque en passant : je ne sais pas si d’autres ont fait le rapprochement, mais j’ai trouvé une ressemblance entre la dédicace qui ouvre le roman et celle de Saint-Exupéry à Léon Werth dans Le Petit Prince. Le hasard, sans doute, mais dans les deux cas, il s’agit d’un livre pour enfant et adulte à visée initiatique.
C’est étrange, mais il y a des livres que l’on est sûr d’aimer dès le début. Bon, parfois, la déception est grande… Dès que j’ai lu le titre du premier chapitre, j’ai su que j’aillais entrer dans un beau livre que j’allais avoir du mal à refermer. Ma curiosité m’a poussée à regarder si tous les autres chapitres portaient le même genre de titre (« Où il est question de… »). Soulagée (rires), j’ai pu entamer ma lecture. Je précise juste que j’accorde une attention particulière au titre de chaque chapitre. J’aime quand il y a une certaine régularité et quand certains titres se font écho. Autant dire que j’ai été servie, et ce, jusqu’au bout, car le dernier chapitre reprend le titre du premier, à un détail près.
L’histoire… Je ne veux pas gâcher le plaisir que j’ai eu à la lecture de ce roman, je ne rentrerai donc pas dans les détails. David a fait tout ce qu’il a pu pour éviter la mort de sa mère. Malheureusement, les divers petits rituels inventés n’ont servi à rien et le jeune garçon doit maintenant apprendre à vivre sans elle. Son père finit par retrouver une compagne, Rose, avec qui il a un second fils, Georgie. Ils emménagent tous ensemble dans l’immense maison de Rose située en lisière de la forêt. David occupe la chambre de Jonathan Tulvey, un oncle que Rose n’a jamais connu puisque ce dernier a disparu mystérieusement en compagnie de sa petite sœur lorsqu’ils étaient enfants. Non loin, la guerre commence à faire rage. Dedans, c’est un étrange personnage qui fait son apparition, l’Homme Biscornu. Une nuit, David, dont le mal-être se fait de plus en plus profond, s’aventure au fond du jardin et accède à un autre monde. L’auteur a inventé tout un univers où se mêlent des personnages attachants (le Garde Forestier, Roland) et des personnages particulièrement redoutables (Sires-Loups, Harpies et autres créatures de la forêt). Mais ce n’est pas tout : les trolls et les nains font également partie de cet univers magique où se côtoient des personnages de contes, contes qui sont d’ailleurs revisités grâce aux différents récits qui parcourent l’œuvre. Le sourire me vient aux lèvres quand je repense à la délicieuse rencontre entre David et les Sept Nains… Si l’univers ressemble à celui des contes, il faut reconnaître qu’il est quand même bien plus sombre, et ce roman n’est pas à mettre entre n’importe quelles mains… Souffrance et violence font en effet partie de la « quête » de David. Mais cet univers, parce qu’il est aussi celui où il est question de fleurs qui poussent à la mort des enfants perdus dans la forêt, vaut réellement le détour.
Ce roman est une merveille, je ne saurais pas le dire autrement, et le dernier chapitre est absolument fabuleux, j’avoue même avoir versé une larmichette en lisant la dernière page…
Un grand, très grand merci à Ulike et aux Editions l’Archipel grâce à qui j’ai pu lire ce livre !
Quelques avis, mais il y en a tant d'autres : Ankya, Stephie, Kalistina et Esmeraldae !
L’œuvre en quelques mots…
« Le garçon, qui se prénommait David, faisait tout ce qu’il pouvait pour que sa mère reste en vie. Il priait. Il s’efforçait d’être gentil afin qu’elle ne soit pas punie pour les erreurs qu’il aurait pu commettre. Il se déplaçait dans la maison en faisant le moins de bruit possible et baissait toujours la voix quand il jouait à la guerre avec ses petits soldats. Il mit au point des rituels et tenta de s’y tenir scrupuleusement car il pensait que le destin de sa mère était, en partie, lié aux actions qu’il accomplissait. »
« On raconte que le roi possède un livre, Le Livre des choses perdues. C’est son bien le plus précieux. Il l’a caché dans la salle du trône de son palais et nul sinon lui n’a le droit de le parcourir. On raconte que ces pages renferment la totalité des connaissances engrangées par le roi et que, en période de troubles, il le consulte pour y trouver des conseils. »
« La porte de la chaumière s’ouvrit. Une femme se profila dans l’embrasure. Elle avait des cheveux noirs et des yeux verts. Elle tenait dans ses bras un petit garçon, un nouveau-né qui s’accrochait à son chemisier pendant qu’elle marchait vers David, car dans ce pays, une vie entière n’est qu’un moment et chaque homme invente en rêve son propre paradis. »