George Orwell, La ferme des animaux
Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Boule de Neige et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement :
« Tout deuxpattes est un ennemi. Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami. Nul animal ne portera de vêtements. Nul animal ne dormira dans un lit. Nul animal ne boira d’alcool. Nul animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux. »
Le temps passe. La pluie efface les commandements. L’âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer :
« Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres. »
Depuis plusieurs années, 1984 fait partie de mes « livres à lire », mais c’est finalement La Ferme des animaux que j’aurais eu le plaisir de découvrir en premier.
« Quatrepattes, oui ! Deuxpattes, non ! » est le slogan qui anime la Ferme des animaux, anciennement dénommée la Ferme du Manoir. Le discours du cochon Sage l’ancien sur la condition des animale a en effet fait réfléchir et réagir : il a entraîné une intense activité clandestine durant plusieurs semaines. Boule de Neige et Napoléon, accompagnés de Brille-Babil, cochons eux aussi, ont élaboré un système philosophique « l’animalisme » et entendent bien conduire l’ensemble des animaux à un soulèvement contre Mr Jones, le propriétaire des lieux. Très vite, tous les animaux sont d’accord pour tenter de vivre en autarcie, convaincus que la présence de l’homme leur est néfaste. Mais la discorde entre chefs ne tarde pas à faire son apparition et, tandis que Boule de neige est évincé, les animaux font face à des règles de plus en plus rigoureuses et de moins en moins égalitaires…
A travers cette fable animalière bien connue, George Orwell dénonce la révolution communiste et le stalinisme, non sans avoir auparavant aiguisé une plume des plus satiriques. Les événements qui agitent la paisible Ferme du Manoir sont criants de vérité. Pas une page n’est tournée sans que le talent et la perspicacité de l’auteur ne se présentent comme des évidences. Un classique qu’il faut avoir lu !
L’œuvre en quelques mots…
« Camarades, est-ce que ce n’est pas clair comme de l’eau de roche ? Tous les maux de notre vie sont dus à l’Homme, notre tyran. Débarrassons-nous de l’Homme, et nôtre sera le produit de notre travail. C’est presque du jour au lendemain que nous pourrions devenir libres et riches. A cette fin, que faut-il ? Eh bien, travailler de jour et de nuit, corps et âme, à renverser la race des hommes. C’est là mon message, camarades. Soulevons-nous ! Quand aura lieu le soulèvement, cela je l’ignore : dans une semaine peut-être ou dans un siècle. Mais, aussi vrai que sous moi je sens la paille, tôt ou tard justice sera faite. » (p.14)