Franck Thilliez, La Mémoire fantôme
Quatre minutes. C’est le temps d’un souvenir pour Manon. Après, tout s’efface. Puis recommence. Pour quatre minutes.
Dans ces conditions, pas facile pour Lucie Henebelle, fraîchement promue lieutenant à la brigade criminelle de Lille, de trouver par qui la jeune femme vient d’être agressée. Et de comprendre la signification des mots gravés au creux de sa paume : « Pr de retour ».
La clé de cette affaire jamais résolue réside dans la mémoire fragmentée de Manon. Une mémoire à laquelle plus personne n’a accès, pas même l’intéressée…
A chaque fois que je lis un roman de Franck Thilliez, la même question me vient à l’esprit : « Mais où va-t-il chercher tout ça ? » Il est clair que cet homme-là déborde d’imagination ! L’intrigue est complexe, toujours, et on pourrait craindre qu’elle donne lieu à des situations abracadabrantes. Mais ce serait douter du talent de l’écrivain qui maîtrise son histoire jusqu’au bout. A travers ce roman, Franck Thilliez explore de manière fascinante cette fonction essentielle du cerveau humain qu’est la mémoire et réussit à rendre captivantes les explications scientifiques qui ponctuent le récit. Le lecteur est entraîné dans une enquête haletante où les faux-semblants sont légion et la résolution de l’énigme est vraiment exceptionnelle !
L’œuvre en quelques mots…
« - On ne peut pas noter les sentiments dans le NTech, ni le bonheur, ni les pleurs, ni le vécu. Juste de l’information procédurale. Des mots anonymes, froids, sans substance. L’amnésie, c’est vivre seul… et mourir seul. De cette soirée, je ne pourrai retenir que ce qui est noté et enregistré là. Je vais apprendre les faits essentiels par cœur, jusqu’à en constituer une espèce de souvenir aveugle, sans image. Comme si j’apprenais des numéros de téléphone ou des plaques d’immatriculation. » (p.107)