Franck Thilliez, La chambre des morts
Imaginez...
Vous roulez en pleine nuit avec votre meilleur ami, tous feux éteints.
Devant vous, un champ d'éoliennes désert.
Soudain le choc, d'une violence inouïe. Un corps gît près de votre véhicule. À ses côtés, un sac de sport. Dedans, deux millions d'euros, à portée de la main.
Que feriez-vous ?
Vigo et Sylvain, eux, ont choisi.
L'amitié a parfois le goût du sang : désormais le pire de leur cauchemar a un nom... La Bête.
Août 1987, dans le nord de la France. Une fillette d’à peine 9 ans évolue dans une pièce sombre où grouille une multitude d’insectes. La pestilence du lieu et les fenêtres verrouillées laissent envisager le pire. Dix-sept ans plus tard, deux amis voient leur vie basculer à cause d’un malencontreux accident. Vigo et Sylvain ont 27 ans, ils viennent de renverser un homme qui détient, dans un sac de sport, deux millions d’euros. Pendant ce temps, dans la région de Dunkerque, le brigadier Lucie Henebelle et le lieutenant Pierre Norman enquêtent, sous les ordres du Capitaine Raviez, sur une sombre affaire d’enlèvement. Très vite, un corps est retrouvé et, bientôt, c’est une autre petite fille qui est enlevée. Pas à pas, un lien est tissé entre les différents personnages et l’horreur s’offre aux yeux du lecteur, dans un suspens insoutenable.
La chambre des morts est le quatrième roman de Franck Thilliez que je lis. On retrouve dans ce roman-ci les mêmes ingrédients que dans les autres, mais, comme à chaque fois, la recette est différente et le dénouement insoupçonnable. C’est tellement glauque qu’on finit par se demander comment on peut aimer ça… Tout réside dans la manière de raconter l’histoire : chaque roman, et celui-ci ne déroge pas à la règle, est une lente descente dans l’horreur et la folie. Le lecteur se retrouve immergé dans un véritable jeu de piste et de dupes. C’est effrayant à souhait et c’est de cette angoisse que naît le plaisir de la lecture.
Thilliez est un auteur à lire, sans modération !
L’œuvre en quelques mots…
« Lucie continuait à feuilleter le rapport d’autopsie, le pire des thrillers. Pas besoin d’aller chercher du King ou du Grangé. Ici, rien de factice. Du vrai sang, des organes disséqués, un crâne découpé à la scie électrique, une toile vierge tailladée de la pointe du menton au pubis. Pouvait-il exister pire horreur ?
Lucie se rappela ces longues heures passées à regarder des autopsies en direct sur une chaîne du câble… Ce père que, plus jeune, elle accompagnait à la chasse, pour le plaisir de voir des lapins ensanglantés… Cette chose innommable, dans une armoire aux vitres opaques…
Pourquoi cette quête du mal ? Cette percée dangereuse ? Que pouvait-il biens se passer dans sa tête qu’elle ne comprenait pas ? » (p.232)