Elisabeth Jacquet, Anna Karénine, c'est moi
« Être une héroïne de roman ne m’empêche pas de prendre le métro, au contraire.
Portée par ma vocation, je m’y engouffre avec exaltation.
Différents mondes superposés les uns aux autres ne nous apprennent-ils pas à vivre dans plusieurs dimensions ? »
Établie avec succès dans sa nouvelle activité de traiteur à domicile, Alice Quester cherche toujours des réponses à ses multiples questions : en quoi consiste notre existence ? Comment lui donner l’intensité désirée ?
Son projet :
1. Lire et relire Anna Karénine.
2. Se pencher sur le cas Tolstoï.
3. Suivre de près sa sœur aînée, son frère altermondialiste, son voisin de palier… et aussi cet homme aperçu au volant d’une voiture ou sur les pages people d’un magazine : Neil Larue.
4. Voir si tous ces destins mêlés au sien peuvent former quelque chose de cohérent : un vrai roman de la vie, ou une vraie vie de roman…
Il y a parfois des livres qui trainent un long moment sur ma table de nuit. Celui-ci en fait incontestablement partie. J’ai sélectionné Anna Karénine, c’est moi lors de la dernière opération Masse critique de Babelio et je le regrette un peu car je suis certaine de ne pas avoir apprécié ce roman à sa juste valeur, encore que certaines critiques lues ne sont pas très élogieuses… Je remercie toutefois Guillaume et Babelio, ainsi que les Editions Philippe Rey que je découvre avec ce titre.
Anna Karénine, c’est moi ou le roman d’une lectrice passionnée qui tente de vivre sa vie comme l’héroïne de son roman favori et de concilier leurs deux univers… Contrairement à la plupart des blogueurs/ses qui ont été amenés à lire ce roman, je n’ai pour ma part jamais lu Anna Karénine. Cela m’a beaucoup gênée : j’ai eu du mal à cibler les personnages, comprendre leur rapport, mais j’avoue avoir eu encore plus de mal avec les personnages qui entourent Alice Quester. Dès les premières pages, le style de l’auteur m’a beaucoup ennuyée si bien que je pense avoir raté quelques éléments essentiels dans la présentation des personnages. Des noms apparaissaient soudain, et je n’avais alors aucune idée de qui il s’agissait… Au-delà de ça, j’ai trouvé le roman assez « décousu » : alternance entre les événements de la vie d’Alice Quester, des extraits de l’œuvre de Tolstoï, des extraits de journaux intimes, des pages internet, et j’en passe ; une narration déconcertante à la 1ère puis à la 3ème personne ; des changements typographiques trop fréquents ; des passages entiers sur le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique… Un roman très rude dont la lecture a sans doute été plus aisée pour ceux qui connaissaient l’œuvre originale. Quant à savoir si ce roman m’a donné envie de découvrir Anna Karénine… eh bien, j’ai envie de lire l’œuvre de Tolstoï depuis un bon moment mais Elisabeth Jacquet ne m’a pas spécialement donné envie de me précipiter dans une librairie, pas plus qu’elle ne m’a donné envie de supprimer ce titre de ma LAL.
Quelques avis sur la blogosphère : Keisha, Biblio, Maggie76 et Yoshi73 !
L’œuvre en quelques mots…
« Si les romans existent vraiment, par où entre-t-on dedans ?
Creusent-ils un espace protégé dans le monde déjà existant où il nous serait permis d’évoluer en secret, en toute liberté ? Où finit notre monde où commence l’autre ? L’un pourrait-il exister sans l’autre ? Auquel appartenons-nous ? Quelle différence entre les deux mondes ? Entre elle et moi ?
Si Anna K. pourtant morte vit en moi, prolonge-t-elle mon existence ou est-ce moi qui prolonge la sienne ? »
« Vivre dans un roman n’est-il pas complètement épuisant ? Evoluer dans un roman ne génère-t-il pas une attente lancinante, inutile ? Que va-t-il se passer ? Souffler d’une page à l’autre, que va-t-il m’arriver ?
N’aurait-il pas mieux valu me créer un avatar et carrément défier la réalité sur Second Life ? »