Donato Carrisi, Le Chuchoteur
Cinq petites filles ont disparu.
Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière.
Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.
Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l impression d être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs.
Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure...
Voilà typiquement le genre de roman dont on ne sait pas quoi dire. Génial, incroyable, époustouflant ! Les adjectifs ne manquent pourtant pas, mais j’aurais presque envie de m’en tenir à : « Lisez-le !!!!!! »
Je vais toutefois essayer de formuler un avis un peu plus développé, sans trop en dire…
Le roman s’ouvre sur la lettre pour le moins étrange d’un directeur de prison, adressée à un procureur général. D’autres lettres suivront, aussi mystérieuses. Mais quel rapport ces lettres entretiennent-elles avec le sujet du roman, à savoir la disparition de six fillettes ?... Donato Carrisi nous entraîne avec Le Chuchoteur dans une histoire complexe, où les certitudes laissent vite place aux doutes et où les rebondissements vont bon train. Pour une fois, on ne risque pas de trouver sur les blogs « J’avais deviné la fin ». C’est tout simplement impossible !
Ce n’est que le premier roman de Donato Carrisi, mais franchement quelle maîtrise ! L’écrivain est spécialisé en criminologie et sciences du comportement, un peu comme l’un des personnages principaux, Goran Gavila. Un personnage intéressant, très humain, profondément blessé depuis le départ de sa femme. Lorsqu’il arrive sur les lieux où de jeunes garçons ont fait une macabre découverte, le criminologue comprend qu’il aura besoin du soutien de toute son équipe pour parvenir à mettre la main sur le tueur en série qui terrorise la population. Sarah Rosa et Klaus Boris composent, entre autres, cette équipe que l’auteur prend le temps de nous présenter, car tous les personnages de ce roman ont une épaisseur particulière et jouent un rôle essentiel dans le drame qui se déroule sous leurs yeux. Ils seront accompagnés dans leurs recherches par une spécialiste des enlèvements, Mila Vasquez, un personnage également très fouillé, à la fois attachant et insaisissable.
L’horreur est là, puisque les meurtres sont particulièrement sordides, mais elle n’est pas envahissante. L’accent est davantage mis sur la complexité de l’intrigue et les événements sans lien apparent qui la composent, l’ensemble étant bien sûr sublimé par une plume efficace. La couverture, que je trouvais assez effrayante au départ, est en réalité parfaite, et le titre n’aurait pas pu être mieux choisi. Si l’on finit par l’oublier en cours de route, il se rappelle à nous à la fin du roman et nous donne la clé de toute cette sombre histoire.
Un vrai coup de cœur pour ce thriller extrêmement bien ficelé !
Mes camarades de lecture : Lisalor, Lasardine, Mr Zombi, Dup, Véro? Neph, Latite06.
L’œuvre en quelques mots…
« Mila pensait que chacun de nous a un chemin. Un chemin qui nous mène chez nous, vers nos proches, les gens à qui nous sommes les plus liés. D’habitude, c’est toujours le même chemin, on l’apprend dès l’enfance et on le suit pour la vie. Mais il arrive que ce chemin se brise, qu’il reprenne ailleurs. Ou bien, après avoir suivi un parcours sinueux, il revient au point de rupture. Ou encore, il reste comme suspendu.
Mais parfois il se perd dans l’obscurité.
Mila savait que plus de la moitié des gens qui disparaissent reviennent et racontent une histoire. Certains n’ont rien à raconter, ils reprennent leur vie d’avant. D’autres ont moins de chance, il ne reste d’eux qu’un corps muet. Et puis, il y a ceux dont on ne saura jamais rien.
Parmi ceux-là, il y a toujours un enfant. »