Delphine de Vigan, Les heures souterraines
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Au cœur d’une ville sans cesse en mouvement, ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai.
Deux âmes se noient dans une ville grouillante, asphyxiante mais pleine de possibilités. Il s’agit de Mathilde et Thibault. Elle vit une lente descente aux enfers dans sa vie professionnelle. Il vit une relation dévorante avec une femme qu’il aime éperdument mais qui ne l’aime pas en retour. Ces deux êtres en détresse déambulent dans Paris, s’engouffrent dans le métro, traversent une foule qui ne se soucie pas d’eux, attendent, espèrent, se taisent.
Delphine de Vigan a un véritable don pour peindre la désespérance et la solitude. Elle nous offre deux personnages qui pourraient ressembler à n’importe lequel d’entre nous, à un moment de sa vie. Ce roman est, dans le style et dans le propos, une vraie réussite mais ce n’est pas un coup de cœur pour autant car j’attendais un petit quelque chose que je n’ai malheureusement pas trouvé…
L’œuvre en quelques mots…
« Elle rêve parfois d’un homme à qui elle demanderait : est-ce que tu peux m’aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière elle, sa force et sa fragilité. Un homme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. Qui n’aurait pas peur des larmes derrière son sourire, ni de son rire dans les larmes. Un homme qui saurait.
Mais les gens désespérés ne se rencontrent pas. Ou peut-être au cinéma. Dans la vraie vie, ils se croisent, s’effleurent, se percutent. Et souvent se repoussent, comme les pôles identiques de deux aimants. Il y a longtemps qu’elle le sait. » (p.138-139)