David Sedaris, Je suis très à cheval sur les principes
Porter un nœud papillon nuit-il gravement à la vie sexuelle? Peut-on larguer son petit ami quand on ne sait ni cuisiner ni lire un plan ? Faut-il avoir peur des microbes dans les salles de cinéma ? Complexé, capricieux, névrosé ou exubérant, l’écrivain-comédien épingle l’absurdité des situations les plus banales avec un humour décapant : avis aux amateurs !
Sur la quatrième de couverture, après la traditionnelle présentation de l’éditeur, on peut lire l’avis du magazine Lire qui voit en ce roman de Davis Sedaris un « concentré d’humour scabreux ». Ah ça, pour être concentré ! L’humour est, à mon sens, tellement concentré dans quelques chapitres, que les autres s’en trouvent un peu dépourvus… Dommage… je m’attendais vraiment à mieux, c’est-à-dire à plus drôle. La présentation du roman me semblait sympathique, le titre prometteur et j’avais envie d’une lecture légère. En règle générale, ça ne me dérange pas d’avoir lu un livre qui finalement ne m’a plu que moyennement ou pas du tout, j’estime qu’au moins je me suis fait ma propre opinion. Ce qui m’ennuie en revanche, c’est quand je me bats pour tourner les pages et que je mets plusieurs semaines à lire un livre de 300 pages… J’ai commencé Je suis très à cheval sur les principes il y a plusieurs semaines et j’ai vraiment peiné pour lire certains passages que j’ai trouvés longs et ennuyeux. Pourtant, il y a quelques pépites, mais il faut fouiller. Sur les 21 chapitres qui composent ce livre, peu ont retenu mon attention. Le premier chapitre donne le ton et constitue une bonne entrée en matière. Il y est, entre autres, question de propreté et déjà l’absurde fait son entrée dans les raisonnements du narrateur : lors d’une discussion avec sa sœur, il apprend que celle-ci ne pose jamais la paume de ses mains sur la poignée des chariots dans les supermarchés. Le narrateur est perplexe avant de se souvenir qu’un jour, à Paris, il a aperçu un type poussant un chariot sur lequel était perchée une perruche. L’argument est certes peu valable, mais il a vraiment eu le mérite de me faire sourire et ce, dès la deuxième page. Les choses se sont compliquées par la suite. Certains chapitres m’ont laissée de marbre. Soit je ne les ai pas compris (ce qui est fort probable), soit j’ai un humour très limité (ou pas le même que l’auteur…). D’autres m’ont vraiment plu : « That’s Amore » centré sur les rapports entretenus entre le narrateur et une voisine, Helen, lorsqu’il vivait à Chicago, ou encore « Les mots croisés du samedi », récit d’une aventure complètement improbable mais tellement drôle survenue dans un avion et qui m’a offert une autre vision des mots croisés !
En clair, même si je n’ai pas été séduite et que ma lecture de cette œuvre a été plutôt laborieuse, je suis certaine qu’elle trouvera son public.
Lili a d’ailleurs beaucoup apprécié. Lasardine est également conquise. Stef beaucoup moins.
L’œuvre en quelques mots…
« Helen a frappé le 1er janvier, juste au moment où je partais au boulot. « Travaille le 1er de l’an, et tu travailleras chaque jour de l’année, m’a-t-elle dit. C’est la vérité. Tu peux demander à n’importe qui. »
Je me suis demandé un moment si elle avait raison, puis j’ai réfléchi au dernier petit truisme dont elle s’était fendu : tu auras pas la gueule de bois si tu dors avec la télé allumée. Elle prétendait également qu’on pouvait éviter la mort subite du nourrisson en faisant trois fois le signe de croix avec un couteau à viande : « Si on est en camping, est-ce qu’on peut utiliser un couteau de l’armé suisse à la place ? » ai-je demandé.
Elle m’a dévisagé en secouant la tête. « Putain, mais qui emmènerait un bébé en camping ? » »
« Dans la salle immaculée de la gare de Tamachi, j’ai remarqué qu’à côté de chaque urinoir se trouvait un crochet pour le parapluie. Ce sont ces petites touches personnelles qui font qu’on y revient. »