Claudine Glot et Marc Nagels, Excalibur ou l'aurore du royaume
Un grand roman de fantasy médiévale qui revisite la légende arthurienne au plus près de ses sources. Le premier tome d'une nouvelle saga écrite par deux spécialistes du genre.
« Voici le décor, voici les protagonistes : des fées, des cavaliers, les murmures de la forêt, et une épée encore, Excalibur ! (...) Comment retrouver la source d'une légende, saisir une flamme si fragile ? Il faut convoquer la tempête, chevaucher les vents et souhaiter au même instant l'apaisement d'un savoir plus profond. »
Claudine Glot et Marc Nagels nous proposent une nouvelle vision du monde chevaleresque, résolument moderne et inédite, en redonnant à tous les personnages de l'aventure arthurienne fraîcheur et humanité. Ils ont repris le flambeau, dans une langue et sur un rythme d'aujourd'hui, pour nous plonger de nouveau dans ces aventures fabuleuses et immortelles ponctuées de noms qui à eux seuls claquent comme des oriflammes : Arthur, Guenièvre, Lancelot, Merlin, Morgane, Perceval... L'aventure continue et n'est pas près de s'éteindre.
Cela fait un moment que j’ai achevé ma lecture d’Excalibur mais, par manque de temps, j’ai repoussé à plusieurs reprises la rédaction de ce billet. Ce soir, je m’y colle et je vais d’ailleurs essayer d’être plus présente sur ce blog qui a tourné au ralenti ces derniers jours : j’ai eu beaucoup de travail et je suis de surcroit plongée dans un gros volume qui me plait beaucoup mais qui ne me permet pas de réduire ma PAL.
Il y a quelques semaines, lorsque Livraddict a proposé Excalibur ou l’aurore du royaume en partenariat avec les Editions le Pré aux clercs, j’ai tenté ma chance car j’ai vu dans la lecture de ce roman une occasion de « réviser » un peu la légende. Je remercie Livraddict pour la confiance accordée ainsi que le Pré aux clercs pour l’envoi de ce roman bien sûr, mais aussi pour le soin apporté à la mise en page. Je n’ai jamais eu entre les mains d’autres livres de cet éditeur, mais il faut reconnaitre qu’il est très appréciable de recevoir un ouvrage d’aussi bonne qualité : la couverture est magnifique et laisse une première bonne impression qui n’est pas, je l’accorde, indispensable, mais qui est tout de même importante. Des jolies illustrations ornent par ailleurs le texte. Les titres de chapitre (de même que le sommaire, l’avant-propos…) ainsi que la numérotation des pages sont particulièrement soignés et ne sont d’ailleurs pas sans rappeler la calligraphie et les enluminures propres aux ouvrages médiévaux.
Claudine Glot et Marc Negels nous propose, dans ce premier tome, un retour vers les débuts de la légende arthurienne. Il faut remonter jusqu’à l’assassinat de Constantin qui brise l’équilibre construit durant de longues années. Les chefs bretons se mettent à convoiter le trône, tandis que quelques grands soutiennent les princes héritiers, Constant, Pendragon et Uther. Vortigern, l’un des chefs bretons les plus ambitieux manipule l’aîné dans le but d’accéder personnellement au trône. Les deux plus jeunes, encore enfants, sont confiés par leurs tuteurs au roi Budoc qui les élèvera comme ses fils. Les Bretons comprennent que rien de bon ne sortira du règne de Vortigern. Un certain Merlin apprend d’ailleurs à ce dernier que les deux fils de Constantin ne vont pas tarder à revenir. La suite est sans doute un peu plus connue : après la mort de Pendragon, Uther se fait appeler « Uther Pendragon ». Il confiera à Merlin le fruit de son union avec une jeune femme, Ygraine. Il s’agit bien sûr d’Arthur, dont nous suivons les premiers pas en tant que roi. Sont alors évoqués Excalibur, Merlin et Viviane, la Table ronde, Yvain, Lancelot… autant de légendes que nous connaissons tous mais que nous avons peut-être du mal, parfois, à situer les unes par rapport aux autres.
Ce qui fait la force de ce roman d’ailleurs, c’est sa clarté. Il est spécifié dans l’avant-propos que le texte est contemporain et que seuls ont été gardés quelques expressions et mots indispensables du lexique médiéval. Les auteurs prennent le temps de nous raconter la naissance du royaume et rendent les personnages particulièrement attachants. Le deuxième tome promet d’être tout aussi passionnant.
L’œuvre en quelques mots…
« Il y eut d’abord le roc, l’arbre et la source. C’était au temps merveilleux des commencements, dans le scintillement des eaux qui cascadent sur les dalles de schiste et s’épuisent parmi les mousses. Les premières bribes de notre histoire naquirent, dit-on, du murmure des feuilles quand le vent se leva, susurrant des formules étranges. Il se répandit une rumeur, sourde d’abord, qui pressentait des présences furtives et transparentes, là, tout près. Elisant les matins de brumes, elles peuplèrent bientôt les lisières des bois, les rives des eaux dormantes. Elles habitèrent nos crépuscules et nos ténèbres. On en parlait beaucoup, on les voyait peu (très peu !), mais nul ne doutait de leur existence. On les craignait avec affectation. On les nomma fées. »