Carson McCullers, Le coeur est un chasseur solitaire
De ce roman foisonnant de personnages se détache la figure adolescente de Mick, qui ressemble étrangement à Carson McCullers. Pauvre, passionnée de musique, elle rôde dans les cours des immeubles pour surprendre les accents d’une symphonie qui s’échappent d’un poste de TSF : « Cette musique ressemblait parfois à de petits morceaux de cristal colorés et, quelquefois, c’était la chose la plus douce, la plus triste que l’on pût imaginer. »
Mick et bien d’autres personnages s’entrecroisent dans ce roman qui emprunte ses décors au Sud des Etats-Unis où vécut Carson McCullers dans l’immédiat avant-guerre. Elle avait vingt-deux ans quand elle publia ce premier livre, qui est sans doute son chef-d’œuvre.
C’est terrible, je me sens très seule au moment de rédiger ce billet... De ce roman de Carson McCullers, je n’ai lu jusqu’ici que des avis positifs. J’avais envie de le lire depuis un petit moment, tout comme j’ai longtemps souhaité lire Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur d’Harper Lee. Ces deux romans formaient un duo de romans « incontournables » dans un coin de ma tête. Je crois que ce sont les résumés qui m’avaient poussée à les rapprocher : dans les deux cas, ils mentionnaient la présence d’une jeune fille, héroïne d’une histoire se déroulant dans les Etats-Unis au début du siècle. Si je garde un excellent souvenir du roman d’Harper Lee, je ne vais en revanche pas garder grand-chose de celui de Carson McCullers. C’est bien simple, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire. La lecture des cent premières pages a été particulièrement laborieuse mais avec un roman en comportant plus de 400, on a toujours l’espoir d’apprécier le livre une fois l’histoire bien installée. Je crois que j’ai manqué d’attention au cours de ces cent premières pages (il faut avouer que j’ai lu Le cœur est un chasseur solitaire dans une période où j’avais peu de temps à consacrer à la lecture…), ce qui m’a empêchée de bien comprendre qui était chaque personnage et surtout les liens les unissant. J’ai lutté, vraiment, j’ai lu ce roman jusqu’au bout car je n’aime pas abandonner un livre mais quel ennui ! Je reste persuadée de ne pas l’avoir lu au bon moment, ça arrive… En tout cas, j’ai été déçue de ne pas voir davantage de pages consacrées à Mick, la jeune « héroïne » du roman, comme semblaient le promettre la photographie sur la première de couverture et les quelques mots présents sur la quatrième de couverture.
L’œuvre en quelques mots…
« Représentants de la race nègre, nous avons en nous toutes les richesses de l’esprit humain. Nous offrons les plus précieux de tous les dons. Et nos offrandes sont refusées avec mépris. Nos dons sont piétinés dans la boue et rendus inutilisables. Nous sommes employés à des labeurs moins utiles que le travail des bêtes. Nègres, nous devons nous élever et être tout, de nouveau. Nous devons être libres. » (p.245)