Brenna Yovanoff, L'Echange
Mackie Doyle donnerait n'importe quoi pour avoir une vie normale, jouer à la basse et passer du temps avec la fille solitaire aux yeux pailletés. Mais la petite ville de Gentry cache de sombres secrets. Il y a seize ans, Mackie a été échangé contre un nouveau-né : il est un « remplaçant ». Il vient en fait d'un monde terrifiant où d'obscurs tunnels côtoient les eaux noires et pestilentielles.
Lorsque ceux qu'il aime sont menacés, Mackie n'a pas le choix : il doit affronter les créatures des entrailles de Gentry. Un combat à mort pour trouver enfin sa place, dans notre monde... ou dans le leur.
Vous avez pu remarquer que mon blog tourne au ralenti depuis quelques semaines, ce n’est pourtant pas faute d’avoir envie de lire… Mais voilà, je consacre moins de temps à la lecture et, surtout, j’ai l’impression de ne pas tomber sur les bons romans. Celui dont je vais vous parler aujourd’hui fera partie du groupe des « vite oubliés » car, en plus de l’avoir laissé traîner longtemps sur ma table de chevet, je ne lui ai trouvé aucune saveur particulière.
L’Echange, c’est d’abord une couverture sombre mais particulièrement attirante. Les objets suspendus au-dessus du berceau apparaissent comme autant de menaces et ne sauraient manquer d’attirer l’œil du lecteur errant dans une librairie. Il faut dire que cette couverture est à l’image du livre puisqu’il y est question de mort, de mondes souterrains et d’enlèvements d’enfants. En effet, la ville de Gentry où se déroule l’action est en proie depuis de nombreuses années à des disparitions pour le moins étranges. Mackie Doyle y vit avec sa famille, entouré de ses amis, comme n’importe quel adolescent. Seulement, Mackie n’est pas vraiment un adolescent comme les autres mais la loi du silence règne à Gentry et il n’est pas de bon ton d’être différent. Il lui faut éviter d’être montré du doigt. Eviter qu’un jour quelqu’un ne découvre qu’il n’est pas humain et vient du monde souterrain…
L’Echange est un roman qui n’est pas d’une grande complexité et pourtant, je n’ai pas l’impression d’avoir tout compris. Il manque pour moi des informations essentielles sur la cohabitation des deux mondes par exemple, ou encore sur les origines du personnage. Il faut dire que l’accent est mis sur le présent : la quête identitaire du personnage, ses rapports avec les filles de son âge et la nouvelle disparition qui secoue la ville. Les bons sentiments coulent à flots mais cela ne suffit pas, bien évidemment, à émouvoir le lecteur. A aucun moment on ne se sent vraiment proche des personnages, on survole l’histoire plus qu’on ne la vit. Pas une larme, pas un sourire. Un roman qui ne procure, en somme, aucune émotion particulière. Je ne suis même pas capable de dire s’il est original. Peut-être. Peut-être pas. S’il l’est, nul doute qu’il fallait creuser davantage…
L’œuvre en quelques mots…
« Je rêve de champs, de tunnels obscurs, rien de précis. Je distingue une silhouette sombre qui me dépose dans le berceau, met sa main sur ma bouche en murmurant à mon oreille : Chut ! Attends !... Personne n’est là, personne ne me touche, et quand le vent s’engouffre par la fenêtre entrouverte, ma peau est gelée. Je m’éveille dans un sentiment de totale solitude, comme si le monde était immense, glacial, atroce. Comme si personne n’allait plus jamais me toucher. » (p.11)