Barbara Samson, On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans
« Ce fut ma première et ma dernière grande histoire d'amour? » Par ces mots, lors de la soirée Sidaction en avril 1994, Barbara Samson bouleversait des millions de téléspectateurs. À dix-sept ans, parce que le garçon qu'elle aimait ne lui avait pas dit qu'il était séropositif, Barbara avait été contaminée par le virus du sida. C'est cette histoire qu’elle raconte ici. Et aussi, par-delà le drame, l'histoire d'une adolescence, les espérances et les doutes, la recherche de l’amour, le don éperdu de soi, tout ce qu'elle partage avec des milliers d'autres garçons et filles. Un témoignage simple et fort, pour que son drame soit évité à d'autres, et que l'amour ne soit plus jamais porteur de mort.
On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans est, au départ, l’histoire d’une jeune fille mal dans sa peau, en lutte permanente avec ses parents. Souffrant d’anorexie, Barbara a tenté plusieurs fois de se suicider. Ses parents et son médecin décident de l’envoyer dans une clinique pour l’aider. Elle y rencontre un jeune homme plus âgé qu’elle, Antony, et en tombe amoureuse. C’est un drogué récidiviste mais l’adolescente est touchée par l’apparente fragilité du jeune homme qui tient un cahier dans lequel il écrit des poèmes. Ce qu’elle ignore, c’est qu’il est séropositif.
Ce témoignage, écrit en collaboration avec Marie-Thérèse Cuny, n’est pas des plus faciles à lire tant l’histoire qui nous est racontée est profondément injuste. Barbara Samson est admirable de par son courage et sa force de caractère. Même après avoir appris la séropositivité de cet homme à qui, sans le savoir, elle a confié sa vie, elle a continué de l’aimer et, quand les sentiments se sont peu à peu effacés, de l’aider, comme elle l’a fait par la suite pour de nombreux malades en participant à diverses actions. C’est un livre éprouvant que chacun trouvera bon de lire ou pas mais qui mérite tout de même qu’on s’y intéresse.
L’œuvre en quelques mots…
« A cette minute, j’ignore le temps qu’il le reste à vivre en état d’innocence. J’ignore tout de la tragédie à venir. Mortellement piégée, je ne sortirai pas « vivante » de cet endroit. Dans cette clinique où mes parents me croient en sécurité, au soleil, protégée par le remboursement sécu, surveillée par un médecin, nourrie à heures fixes.
Chaque fois que je repense à cette douche matinale, tandis que l’eau court sur ma peau, que des idées stupides s’entrechoquent dans ma tête de gamine de dix-sept ans, je ne peux pas m’empêcher de penser que j’étais encore en sursis. Que tout était encore évitable. Pourquoi moi ?
L’impression de regarder en différé une course dont je connais d’avance le perdant, le cheval ignorant qui galope avec un mauvais cavalier. Et savoir, surtout, qu’au bout de ce galop il n’y aura pas de vainqueur. » (p.31)