Amélie Nothomb, Tuer le père
« Allez savoir ce qui se passe dans la tête d’un joueur. »
Paris, le 6 octobre 2010. Des magiciens du monde entier se sont réunis à L’Illégal, pour fêter les dix ans de ce club de magie. L’occasion rêvée pour montrer ses nouveaux tours et se livrer à des parties de poker. Parmi les invités, deux hommes intriguent la narratrice. Le premier joue et gagne, attirant l’attention de tous sur lui ; le second est appuyé au bar, comme figé, et n’adresse aucun regard au joueur, se démarquant ainsi des autres convives. Ils se nomment Joe Whip et Norman Terence, et tous deux ont une histoire commune…
Ce roman, avant de m’avoir plu ou déplu, m’a surtout beaucoup surprise. Je ne connais pas très bien Amélie Nothomb, mais pour avoir lu plusieurs de ses romans, il m’avait semblé que c’était une auteure assez facilement identifiable. Or, je n’ai pas du tout reconnu son style et cela m’a franchement décontenancée. L’histoire en elle-même est plutôt plaisante, au début. Le lecteur s’interroge sur les liens qui unissent les deux personnages principaux et les pages se tournent avec une assez grande facilité. La relation complexe qui s’établit entre eux est intéressante mais la tournure prise par l’histoire m’a beaucoup gênée. Quant à la fin, j’ai deux avis. Après avoir tourné la dernière page, j’ai été très frustrée. Tout ça pour ça… Et finalement, je me dis qu’il aurait été très difficile de terminer autrement. Amélie Nothomb est, pour certains, une auteure qui a une forte tendance à bâcler ses romans, et je peux comprendre ce sentiment après avoir lu ce dernier roman. Cependant, ce qui m’a le plus déçue, c’est que ce roman, écrit par une auteure si renommée, m’a laissée quasiment de marbre. J'ai l'impression de n'avoir rien d'autre à dire que « bof »... Tuer le père est un livre qui, incontestablement, s’oublie vite.
L’œuvre en quelques mots…
« Pour la plupart des magiciens, jouer au poker sans tricher, c’est un peu des vacances. Rencontrer enfin le hasard, c’est s’encanailler et, autour de cette table, les gens avaient l’air détendu. Sauf un, qui ne parlait ni ne riait et qui gagnait.
J’observai. Il pouvait avoir trente ans. Une expression de gravité ne le quittait pas. Dans la pièce, tout le monde le regardait, sauf un homme appuyé au bar. Agé d’une cinquantaine d’années, il avait une tête magnifique. Pourquoi avais-je l’impression qu’il restait là par défi, pour déranger ? » (p.10)
« Le but de la magie, c’est d’amener l’autre à douter du réel. » (p.27)