Jocelyn Bonnerave, Nouveaux Indiens
Nouveaux Indiens est une enquête qui change d'objet en cours de route. Sur fond de campagne présidentielle, un anthropologue français venu aux Etats-Unis étudier la vie de quelques musiciens est conduit à sortir de sa réserve scientifique lorsqu'il met au jour les turpitudes d'une drôle de bande : de jeunes artistes, des intellectuels bien en place, un chirurgie et une clocharde qui porte au cou de jolies pierres d'ambre. On croisera aussi une violoncelliste un peu magicienne, un vieux bouddhiste irrépressiblement gourmand. Le Nouveau Monde a-t-il tant changé depuis les sauvages de la Renaissance ?
Je sais par avance que mon avis ne sera pas partagé par toutes : j'ai lu des avis très positifs sur ce roman et des avis trèèèèès négatifs. Alors devinez dans quelle catégorie se range le mien ??...
C'est bien simple : j'ai détesté !!! Sur ce blog, je dirai que tout dépend des goûts, que c'est peut-être, après tout, un écrivain prometteur, qu'il faut voir... Dans la vraie vie, j'ai décrété que ce livre est un des plus « nuls » que j'ai été amenée à lire. Mais comme ici nous sommes entre gens corrects et modérés, je dirai simplement que je n'ai pas adhéré... peut-être parce que je n'ai pas compris le propos ?...
Pour ne pas paraître trop radicale, il faut quand même que j'avance quelques arguments. Premièrement : l'histoire. Un anthropologue débarque aux Etats-Unis pour rencontrer un groupe de musiciens qu'il commence à observer. Il est très vite intrigué par l'histoire d'une jeune fille, Mary, décédée dans des conditions mystérieuses. Quand Suzanne de Chez les filles m'a proposé ce livre (et un autre : pourquoi ai-je fait ce choix ?...), j'ai eu le sentiment qu'il pourrait me plaire, mais je crois en fait que je n'ai lu la quatrième de couverture qu'en diagonale... je m'attendais davantage à une enquête « policière ». Ni l'histoire de Mary, ni les moments passés en compagnie de la troupe de musiciens, ni les allusions très présentes à la campagne présidentielle ne m'ont intéressée. Deuxièmement : le style. J'aime les beaux romans, bien écrits, cela ne m'empêche pas de pouvoir apprécié ceux qui ont une syntaxe destructurée. Mais là encore, je n'ai pas adhéré : absence de ponctuation, construction très (trop) libre. Beaucoup de mots anglais (j'ai trouvé ça ridicule à vrai dire : « Tu pollues ton jardin tu pollues ta planète, no jet lag de la Faute »). Pas mal de vulgarité.La construction-même du roman m'a bloquée : des chapitres très courts, une impression de décousu, une volonté sans doute de se rapprocher de la forme du journal intime ? Et aussi : un passage sur le bambou dont je n'ai pas compris l'intérêt, des descriptions physiques très particulières (« Tree était végétarienne : bien sûr son sexe sentait fort, mais jamais ce poisson mort que pas mal d'amants redoutent en silence ; plutôt la truite qui scintille dans l'eau, et la sauge dans laquelle on la cuira plus tard »). Tout cela bien sûr n'est rien. Le mieux se trouve à la fin : pour toi lecteur qui aura eu le courage de lire le roman jusqu'au bout, l'auteur a prévu une petite surprise. Un concert de Prout ! Trop, c'est trop.
En résumé : j'ai trouvé ce roman très hermétique et j'ai eu l'impression que l'auteur cherchait à se donner un genre...
Pour ceux à qui mon article donne quand même envie, un petit extrait ci-dessous !
Encore une fois, merci à Suzanne de Chez les filles car, mine de rien, je suis contente d'avoir pu lire un des romans de cette rentrée littéraire 2009 !
Quelques avis très variés chez doriane, Wictoria, cathulu, saxaoul !
L'oeuvre en quelques mots...
« Tu pues « tu pues si tu », dit-elle, ou dis-je si je répète, qui répète ? La route période au matin ça peut, ça peut extrêmement métal, plutôt comme un choc comme un chocolat, elle au dictaphone ou moi des mois plus tard qui dis « je », je ne sais pas MI-GRAINE plantée en plien front dents miennes d'urgence minutieusement ou nous dans l'écart de nos deux voix mais quel écart quel décalage ? »