Andrée Chédid, Le sixième jour
Pour Hassan, enfant beau et vigoureux il y a peu, la vie est un combat depuis que le choléra s'est emparé de lui. Dans cette course contre la mort, Saddika est là, grand-mère attentive, qui fait barrage. Contre ceux qui l'épient, qui se méfient, qui veulent lui prendre l'enfant par peur de la contagion. Mais la vieille sait. S'ils l'emportent, elle ne le reverra jamais. Alors il faut tenir. Jusqu'au sixième jour et la guérison espérée.
L'histoire d'amour entre une grand-mère et son petit-fils, l'histoire d'une lutte éperdue contre la maladie, portée par le style très particulier d'Andrée Chédid, poétique et spirituel : voilà comment je résumerais l'oeuvre.
C'est un joli moment de lecture même si j'ai parfois ressenti quelques moments d'ennui.
L'oeuvre en quelques mots...
« L'ombre, c'est la maladie du soleil, et rappelle-toi, le soleil gagne toujours. »
« Le buste s'arqua tandis qu'elle prenait l'enfant sur ses genoux ; il paraissait composé de baguettes de saule, minces et friables. La femme se fit berceau. Elle se fit champ d'herbes et terre d'argile. Ses bras coulèrent commes des rivières autour de la nuque rigide. Sa robe, entre ses cuisses séparées, devint vallée ronde pour le poids douloureux du dos meurti, des jambes raides. Sa tête s'inclina comme une immense fleur odorante, son buste fut un arbre feuillu:
- Mon roi, mon âme, mon enfant bientôt debout... »