Peng Shepherd, Le Livre de M

Publié le par calypso

 

Que seriez-vous prêt à sacrifier pour vous souvenir ?

Un jour, en Inde, un homme perd son ombre - un phénomène que la science échoue à expliquer. Il est le premier, mais bientôt on observe des milliers, des millions de cas similaires. Non contentes de perdre leur ombre, les victimes perdent peu à peu leurs souvenirs et peuvent devenir dangereuses.

En se cachant dans un hôtel abandonné au fond des bois, Max et son mari Ory ont échappé à la fin du monde tel qu'ils l'ont connu. Leur nouvelle vie semble presque normale, jusqu'au jour où l'ombre de Max disparaît...

Situé dans une Amérique tombée de son piédestal, où nul n'échappe au danger, Le Livre de M raconte l'incroyable destin de gens ordinaires victimes d'une catastrophe mondiale extraordinaire.

 

Ça a commencé en Inde, un homme tout à fait ordinaire, un premier cas, intrigant et inquiétant. Puis ça s’est étendu à d’autres continents : les gens, par millions, se sont mis à perdre leur ombre. Le phénomène inexplicable s’est doublé d’un problème plus grave : après l’ombre, au bout de quelques jours, c’est l’oubli, et avec lui, une désorientation totale, une perte de repères, l’incapacité à se souvenir de ses proches, de gestes simples, des mots. L’épidémie est incontrôlable et semble toucher les gens au hasard. Dans une Amérique qui n’a pu être épargnée par le phénomène, au nord de la Virginie, Ory et son épouse Max luttent pour leur survie, cachés dans un hôtel à l’abandon. Mais un jour, le pire arrive : Max perd à son tour son ombre et fait le choix de disparaître…

Il y a un an, je vous parlais des Cartographes de Peng Shepherd qui m’avait enthousiasmée et, après avoir terminé Le Livre de M, je peux vous assurer que c’est une autrice à suivre ! J’ai commencé ce roman il y a plusieurs semaines et je l’ai mis un certain temps en pause avant de le reprendre ces derniers jours. Il ne faudrait surtout pas s’arrêter aux premiers chapitres si la lecture vous semble laborieuse : la mise en place de l’intrigue repose sur plusieurs personnages et tous les fils finissent par se rejoindre, ce qui rend la deuxième partie du roman complètement addictive. L’atmosphère post-apocalyptique m’a semblé très convaincante, de même que l’idée de départ qui est particulièrement originale. Sans trop en dire, j’ai été fascinée par l’importance que revêt la conservation des livres dans cet univers où règnent l’oubli et l’absence totale de règles et j’ai également été scotchée par la grosse révélation qui survient dans les dernières pages. Pour tout dire, je pense à cette histoire depuis que j’en ai terminé la lecture et les quelques bémols que j’ai pu trouver, notamment les quelques longueurs du début, me semblent bien mineurs tant je trouve l’ensemble brillant. Attention toutefois si vous aimez la science fiction pure, ce roman risque de vous désappointer car il propose plutôt un mélange des genres en flirtant avec le merveilleux. Et j’ajoute pour finir que c’est un premier roman ! Peng Shepherd n’a pas fini de nous régaler !

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Quand tu oublies tout, est-ce que tu vas au même endroit que quand tu meurs ? Je voudrais tant que mes souvenirs soient restés dans un autre endroit de mon corps — n’importe où, les yeux, le bout des doigts, la plante des pieds. Les gens quand ils meurent ont si peur de perdre leur corps — mais à quoi ça sert, un corps ? À rien. Le corps ne se souvient de rien. De rien du tout. Ce n’est pas le corps qu’on devrait avoir peur de perdre. »

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