Évelyne Brisou-Pellen, Neuf ans après

Publié le par calypso

 

Neuf ans après Il y a neuf ans, ma soeur Alice et moi avons perdu nos parents.

Et depuis, nous avons « l'immense honneur » de vivre chez nos grands-parents... « Honneur », pas « bonheur ». Pour tout vous dire, alors que nous rêvions d'un téléphone portable pour nos 13 ans, nous avons eu... un enregistreur ! Comme si nous avions envie de garder en mémoire la moindre bribe de notre horrible vie ! Pourtant, notre premier essai nous fait découvrir un détail étrange dans l'accident de voiture qui a coûté la vie à nos parents.

C'est sûr, on nous cache quelque chose.

Quoi ? Ça, je vous le jure, on va le découvrir !

 

Scrineo lance, avec Neuf ans après, sa nouvelle collection « Enquête » destinée aux plus de dix ans. La recette annoncée est la suivante : enquête, mystère et originalité. Connaissant l’intérêt de certains jeunes lecteurs pour ce genre et le succès de la collection « Heure noire » chez Rageot, il est clair que je ne manquerai pas de suivre la suite des parutions d’une maison d’édition que j’apprécie déjà beaucoup.

Dans ce roman écrit par Évelyne Brisou-Pellen, qu’il n’est plus nécessaire de présenter, nous découvrons l’histoire tragique d’Alice et de Brice, des jumeaux qui ont perdu neuf ans plus tôt leurs parents et leurs deux frères dans un accident de voiture. Depuis le drame, ils vivent avec leurs grands-parents ou plutôt chez leurs grands-parents, tant la cohabitation est difficile pour les deux adolescents. L’éducation est stricte, les marques d’affectation inexistantes et les silences nombreux : le drame survenu n’est jamais mentionné, il semble même tabou. Alice et Brice ont accepté tant bien que mal cette situation, aidés par leur gémellité et l’amour qu’ils se portent mutuellement. Un jour, pourtant, le souvenir d’un détail concernant l’accident attire leur attention et ils décident de mener leur propre enquête…

J’étais partie pour lire quelques chapitres et j’ai finalement englouti ce roman dans la soirée. Le format est suffisamment court – 215 pages – pour attirer tout type de lecteur et suffisamment long pour que l’histoire ne soit ni simpliste ni bâclée. L’enquête menée par Alice et Brice est crédible, elle n’a rien de rocambolesque même si leur imagination d’adolescents peut les conduire sur de fausses pistes qui contribuent à la mise en place du suspense. Surtout, le point fort du roman réside dans l’écriture. C’est très agréable à lire et l’humour est très présent, ce qui vient adoucir la dureté de la situation présentée au départ. C’est un roman qui peut également faire réfléchir car il aborde les notions de culpabilité et de résilience.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« C'était une route, et après ce n'était plus rien. Après, j'étais à l'hôpital, je n'avais plus de papa ni de maman, seulement une sœur. J'avais très mal aux jambes, et aussi au ventre, mais le mal de ventre, je crois que c'était à cause de papa et maman. Je n'ai pas pleuré, c'est comme si j'étais tombé dans un autre monde. » (p.7)

 

 

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