Margaret Atwood et Renée Nault, La Servante écarlate
Dans la république de Galaad, les femmes n'ont plus aucun droit. Vêtue de rouge, Defred est une « Servante écarlate » à qui l'on a ôté jusqu'à son nom. Réduite au rang d'esclave sexuelle, elle a été affectée à la famille du Commandant et de son épouse et, conformément aux normes de l'ordre social nouveau, met son corps à leur service. Car à une époque où les naissances diminuent, Defred et les autres Servantes n'ont de valeur que si elles sont fertiles. Sinon...
Dans une description d'une force peu commune, Defred se remémore le monde d'avant, quand elle était une femme indépendante, jouissant d'un emploi, d'une famille et d'un nom à elle. Aujourd'hui, ses souvenirs et sa volonté de survivre sont de véritables actes de rébellion.
La Servante écarlate est un roman que je veux lire depuis des années et quand la série du même nom est sortie, j’ai lutté pour ne pas la regarder avant d’avoir l’œuvre entre les mains… mais ma volonté a été de courte durée ! Aujourd’hui, c’est le roman graphique que j’ai la chance de découvrir, alors autant dire que je fais les choses complètement à l’envers mais avec un réel plaisir et c’est bien là l’essentiel ! Adapté et illustré par Renée Nault, une artiste canadienne, ce roman graphique est absolument magnifique. Les aquarelles sont superbes et elles apportent une force incroyable au texte qui est présenté comme très fidèle à l’œuvre originale. Chaque couleur utilisée est porteuse de signification, chaque planche présente des tons appropriés au sujet développé : le sépia, le noir et blanc, le rose, le bleu et le rouge, évidemment, tout est réfléchi et pertinent, et en accord avec l’esprit général de l’œuvre de Margaret Atwood, perceptible également dans la série. Les contours sont simples, au point que les servantes sont parfois difficilement identifiables, mais c’est un parti pris mettant en avant l’uniformisation de ces femmes déchues de tout droit. Les bulles s’enchaînent, le texte est vif, le format visant en effet à l’efficacité. La voix de la narratrice quant à elle résonne à chaque page, vibrante et émouvante.