Nathalie Somers, Je me souviens, Rebecca

Publié le par calypso

 

André vit au Chambon-sur-Lignon, village du Massif central où, en pleine Seconde Guerre mondiale, la population cache des réfugiés juifs. Un jour, une jeune fille à l'étincelante chevelure rousse arrive dans sa classe. Elle dit s'appeler Simone, mais André devine vite que c'est un faux prénom, qui dissimule son origine juive. Dans l'espoir de la voir plus souvent, il décide alors de devenir messager pour un chef local de la résistance, chez qui la jolie nouvelle est logée...

 

Je me souviens, Rebecca est un roman jeunesse que l’on peut sans hésitation proposer à des adolescents désireux d’en apprendre un peu plus sur la Seconde Guerre mondiale. Il est court – à peine plus de 200 pages – et se lit sans aucune difficulté. Le point de vue adopté est celui d’un vieil homme que ses souvenirs replongent en 1942, à une époque où il n’était encore qu’un adolescent. Il vit alors au Chambon-sur-Lignon, un village protestant situé en plein cœur du Massif central, en zone libre. Historiquement, c’est très intéressant car, même si une grande partie du roman est consacré à la rencontre et à la relation entre le jeune André et l’éblouissante « Rebecca », il n’en demeure pas moins que le sujet principal reste la vie des villageois du Chambon-sur-Lignon en ces temps de guerre. Là, la réalité rattrape la fiction centrée sur les amours naissantes des deux adolescents : à Chambon-sur-Lignon, et dans les villages voisins, ce ne sont pas moins de 5000 personnes qui ont pu être cachées entre 1940 et 1944. Les héros du quotidien, prêts à prendre tous les risques pour sauver leurs semblables et ce, quelle que soit leur religion, leur origine, la raison de leur fuite, sont des pères et des frères, des hommes d’Église et des enfants. Leur organisation est minutieuse et leur courage absolu. C’est avec beaucoup de réalisme que Nathalie Somers explore cette page de l’Histoire et qu’elle nous présente, sans misérabilisme, cette leçon d’humanité.  

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« - Il me disait que tant que le soleil se lèverait sur la terre il serait avec moi.

La phrase, à peine murmurée, était quand même parvenue aux oreilles d'André. Il n'eut pas besoin de lui poser la question pour savoir qu'elle parlait de son père. Instinctivement, il prit la main délicate qui, à quelques centimètres de la sienne, se crispait sur la pierre.

- Il disait aussi que lorsqu'on voit un tel spectacle on ne peut douter que la lumière l'emporte toujours sur la nuit... Qu'il suffit d'être patient... » (p.62-63)

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