Jeremy Robert Johnson, Apprendre à se noyer

Publié le par calypso

 

 

Quelque part dans la jungle somptueuse et inquiétante d’un pays d’Amérique du Sud, un père emmène son fils pêcher, l’autorisant pour la première fois à s’aventurer au milieu d’un fleuve dont les eaux se révèlent aussi dangereuses que généreuses. Ce rite d’initiation va bientôt tourner au cauchemar lorsque le jeune garçon disparaît subitement. À la recherche de son enfant, l’homme débarque sur un rivage hostile, peuplé de tribus, de chamans et de sorcières.

 

Je ne sais pas si je peux parler de coup de cœur mais Apprendre à se noyer m’a incontestablement secouée. C’est certainement la chose la plus importante, la capacité qu’a un roman à vous procurer des émotions. À vous couper le souffle. Pendant toute ma lecture, je n’ai pu m’empêcher de penser que pour écrire un tel roman, il fallait avoir ressenti un jour cette douleur absolue qui hante chacune des pages… et qu’il fallait avoir cherché, par le biais de l’écriture, un moyen de l’expulser avant qu’elle ne finisse par vous étouffer complètement. Je me trompe peut-être. Quoi qu’il en soit, ce texte est pour moi une métaphore de la douleur, on est dans une atmosphère de conte, avec ses fantaisies et ses imprécisions et le message est, au fond, universel. Un homme perd son fils, dans des conditions atroces, mais ces conditions ne sont que le reflet de sa propre douleur et de son propre déchirement, elles sont le point de départ d’une quête paternelle et d’une réflexion sur la perte. Je ne sais pas si j’ai tout compris à cette histoire, mais j’ai été séduite par la simplicité, la beauté et la fragilité d’un texte que j’ai lu avec une réelle émotion.

Je remercie Léa du Picabo River Book Club et les Editions Le Cherche Midi pour cette lecture !

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« "Si jamais il meurt, je me tuerai."

"Quoi ?"

"C'est la fin s'il meurt. Je ne pourrai pas le supporter en ce monde. Je l'aime trop."

Elle énonçait un fait. Le soleil brille. Le vent souffle. S'il meurt, moi aussi.

Ce fut à ce moment-là que l'homme comprit enfin qu'une partie d'eux-mêmes avait déjà disparu dès l'instant où cette nouvelle vie était née au monde. Ils étaient devenus un sein nourricier, un cocon protecteur, sagesse et amour, mais désormais leurs vies étaient dédiées à celle de l'enfant et ils priaient à son autel. » (p.42-43)

 

 

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