Armelle Carbonel, Majestic Murder

Publié le par calypso

 

Une écorchée vive qui rêve de brûler les planches.

Un squat à fuir, un homme secret et tourmenté.

Et une audition menée par une troupe étrange dans un théâtre abandonné…

Le Majestic.

Serez-vous prêts pour la première ?

 

Lillian est une camée. Sans famille, sans argent, mais pas sans rêve. Elle vit dans un squat en attendant que celui-ci se concrétise : remonter sur les planches et faire carrière. Un jeune marginal aussi séduisant que mystérieux, Seamus, lui vient en aide dans un moment critique et lui montre le prospectus conçu par une troupe de théâtre à la recherche de deux comédiens. C’est décidé ! Ensemble, ils font route vers le Majestic, un vieux théâtre abandonné, et, sur place, ils font la connaissance d’Allan, l’étrange metteur en scène, puis du machiniste, de la maquilleuse ou encore de la couturière, tous aussi déstabilisants les uns que les autres. Toutefois, l’opportunité est trop belle : nourris, logés, rémunérés, Lillian et Seamus sont bien décidés à aller au bout des répétitions afin de jouer Au commencement était la mort, pièce qui retrace la vie de Peg Entwistle, une actrice américaine des années 30 qui se suicida en sautant du célèbre panneau « Hollywood » érigé sur le mont Lee. Ils ne se doutent pas alors que, de la scène à la vie, il n’y a qu’un pas…

Difficile, très difficile de parler de ce roman sans trop en dire mais si je devais résumer de la manière la plus claire possible mes impressions post-lecture, je dirais – en filant la métaphore – que l’idée est bonne mais que la mise en scène n’est pas tout à fait à la hauteur. En effet, si je m’en tiens à l’histoire, je peux dire qu’Armelle Carbonel est une figure à retenir (j’avais lu Criminal Loft et passé un assez bon moment) : c’est un mélange de thriller et d’horreur assez bien mené, les révélations sont surprenantes et l’aboutissement convaincant. Les chapitres sont des scènes qui sont intégrées à des actes, c’est cohérent avec le thème, je valide. L’entracte nous conduit hors du Majestic, à la rencontre du lieutenant Ligier, ce qui permet aux événements de prendre une autre dimension, mais les informations sont données au lecteur au compte-gouttes, le suspense est donc conservé sur la majeure partie du roman. Et pourtant, le lecteur pourrait aisément étouffer sous cet amas de mystère et ce, dès les premiers chapitres qui sont particulièrement difficiles à suivre, peut-être parce que nous faisons connaissance avec des personnages auxquels, personnellement, je n’ai absolument pas réussi à m’attacher. Par la suite, il y a quelque chose dans la manière de raconter qui manque de fluidité et de clarté, je ne saurais dire quoi exactement, et qui peut rendre la lecture un peu laborieuse. Cependant, il faut aller au bout, pour l’atmosphère et le fil conducteur car, oui, il y en a bien un !

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Aucune drogue au monde ne pourrait jamais se substituer à l’euphorie d’évoluer sur les planches, cette arène où se jouaient les tragédies humaines opposant des gladiateurs en costumes brodés, usant de tirades comme de lances affûtées, grimés par la colère ou le désamour, habités par la passion. Jusqu’au dénouement fatal. La scène, comme un échiquier à taille humaine, avalait les pièces les unes après les autres. »

 

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