Edmonde Permingeat, Sans mon ombre

Publié le par calypso

 

Dans un accès de violence, Alice a tué Célia, sa jumelle. Son reflet, son alter ego inversé, son éternelle rivale.

Célibataire, Alice enseignait la philosophie et trouvait sa vie étriquée.

Tout le contraire de sa sœur, épouse et mère comblée, qui menait une existence apparemment idyllique dans une luxueuse villa du bord de mer.

La mort de Célia permet à Alice de prendre sa place.

À elle le « pays des merveilles », la vie de rêve qu’elle avait toujours espérée.

Mais saura-t-elle donner le change ? Et sait-elle la nature des relations qu’entretenait Célia avec son mari ? De l’autre côté du miroir, la vie d’Alice, devenue Célia, pourrait présenter des dangers… mortels !

 

Le point de départ avait tout pour me plaire, une histoire de crime et de gémellité, deux prénoms prenant la forme d’anagrammes et une référence à l’univers d’Alice au pays des merveilles. Une quatrième de couverture alléchante ! Tous ces ingrédients sont bel et bien présents mais je n’ai pas de honte à l’avouer, car cela arrive, évidemment et heureusement même, je n’ai pas aimé ce roman. Je l’ai trouvé bizarrement assez banal, convenu et en même temps improbable… Si les références à Alice disséminées tout au long du roman sont intéressantes – et encore, je ne pense pas les avoir toutes relevées –, elles ne sont pas véritablement mises en valeur. J’aurais été plus loin en marquant peut-être plus clairement la référence. Je n’ai pas du tout adhéré à la personnalité du personnage principal, ni à celle des personnages secondaires à vrai dire. C’est très cliché : une jumelle ayant grandi dans l’ombre d’une autre… Les événements oscillent entre l’inintéressant et le grand-guignolesque. Et pour finir, je n’ai pas trouvé l’écriture captivante, il y avait quelque chose d’un peu désuet, certains y trouveront sans doute un peu de charme. C’est peut-être cela, en fait, je n’ai pas trouvé ce roman très « moderne »…

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Alice resta jusqu’au soir, assise au bord de la falaise, dans un état d’hébétude, déchirée par des sentiments contradictoires. Un déchirement intolérable, à la fois manque et désespoir, soulagement et euphorie.

Le rire de Démocrite et les larmes d’Héraclite.

Cynisme ou compassion ?

Ce n’est que lorsque le couchant embrasa le ciel qu’elle sortit de sa torpeur. Les mouettes, qui lançaient leur ultime plainte avant la nuit, découpaient leurs silhouettes noires sur l’horizon sanglant. Au loin, un bateau gagnait le large.

Non, ce n’était pas un cauchemar ! Sa sœur était bien morte. Et, elle, Alice, était une meurtrière. Elle ferma les yeux. Un sanglot lui noua la gorge. Puis, la raison vint rompre l’élan pathétique et dissiper cet accès de faiblesse en tournant ses larmes en dérision. » (p.21)

 

 

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