Olivier Norek, Surface

Publié le par calypso

 

Ici, personne ne veut plus de cette capitaine de police.

Là-bas, personne ne veut de son enquête.

 

Surface signe le retour d’Olivier Norek après l’excellentissime Entre deux mondes. Inutile de comparer l’incomparable, il s’agit ici d’un retour… aux sources… un retour au polar qui a fait son succès avec sa trilogie composée de Code 93, Territoires et Surtensions. Retour au polar pur et dur donc, mais loin de la banlieue parisienne, une fois les premières pages du roman passées en tout cas. C’est en Aveyron que le Toulousain Norek décide de poser ses valises en embarquant avec lui Noémie Chastain, sa nouvelle flic, qui devrait sans doute être l’héroïne de ses futurs romans, vu la tournure que prennent les événements…

Noémie, c’est une dure à cuire, et l’on peut dire qu’elle n’est pas ménagée dans le premier chapitre. Alors qu’elle s’apprête à se livrer à une arrestation musclée – policiers en civil et équipe des Stups au rendez-vous –, le capitaine Chastain se prend une balle en pleine tête et se voit littéralement défigurée. Ses supérieurs – le nec plus ultra de la compassion – décident de l’envoyer voir si l’herbe est plus verte ailleurs… histoire de se ressourcer quelque temps et, officiellement, d’observer le fonctionnement du commissariat de Decazeville afin de pouvoir entériner la non-nécessité de son maintien. Vous le voyez venir gros comme une maison : arrivée au fin fond de l’Aveyron, Noémie va s’attacher à la petite équipe qu’elle rencontre et, surtout, plonger corps et âme dans l’enquête troublante qui s’offre à elle et qui vient perturber la vie tranquille des habitants du village d’Avalone…

Evidemment – qui en aurait douté ? – Surface est un véritable page-turner qui démarre tambour battant. A peine le temps de placer le nom de sa nouvelle héroïne que, déjà, le pire arrive. Les flics cabossés, on commence à y être habitué, les femmes flics cabossées, un peu moins. Bien joué ! Bon, le coup du petit copain est sans doute un peu attendu, mais cela permet de faire partir Noémie sans trop de difficultés et, surtout, cela développe son côté revanchard. Caractère bien trempé et humour font bon ménage. J’ai beaucoup apprécié ses premiers contacts avec l’équipe de Decazeville. On identifie assez vite l’ensemble des personnages grâce à quelques traits distinctifs. L’enquête quant à elle est vraiment originale : sans trop vous en dire, il y est question du passé, d’enfants disparus et d’un village enseveli… Il y a quelque chose de très cinématographique dans ce qui nous est raconté… Qui sait ? Peut-être une adaptation un jour ? Dernier point : je trouve l’auteur vraiment très doué pour les dialogues, je me régale à chaque fois !

Monsieur Norek, je termine par une demande : moi qui suis également toulousaine, il me semble que, passé Montauban, on est déjà dans le Nord… Alors, à quand un polar dans la Ville rose ?

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Galvanisée par la présence de son équipe à la file derrière elle, rendue invincible par la main posée sur son épaule, puisque c’était celle d’Adriel, son second, son homme de confiance, son homme tout court depuis deux ans, elle avança.

Un coup de pied dans la porte de la chambre. Une déflagration en même temps qu’une lumière vive. » (p.15)

 

 

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S
C'était mon premier Norek, et ce ne sera pas mon dernier :)
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C
Tant mieux ! J'attends le prochain...
C
Beaucoup aimé aussi! Différent de son précédent, extrêmement marquant, mais un sacré plaisir de lecture!
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C
Effectivement, différent et difficilement comparable ! Mais Olivier Norek confirme qu'il faut compter sur lui dans le paysage littéraire français.
S
Il est dans ma PAL : lecture imminente :)
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E
Du grand Norek !!!
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C
Il a fait sa place en quelques années...