Amélie Antoine, Les Secrets
Vous l’aimez plus que tout au monde.
Vous lui faites aveuglément confiance.
Vous ne rêvez que d’une chose : fonder une famille ensemble.
Mais rien ne se passe comme prévu.
Jusqu’où iriez-vous pour éviter de tout perdre ?
J’ai découvert la plume d’Amélie Antoine l’an dernier avec Quand on n’a que l’humour…, un roman que j’avais trouvé particulièrement bien construit et qui avait su me toucher par les thèmes abordés. Ce nouveau roman est de la même trempe.
C’est l’histoire de Mathilde, une trentenaire mariée depuis plus d’une dizaine d’années avec Adrien, professeur de philosophie. Ils ont tout pour être heureux. En apparence seulement. Il manque un élément essentiel dans la vie du couple, un enfant. Tomber enceinte est devenu l’obsession de Mathilde, une obsession qui occupe toutes ses journées et toutes ses pensées. Jusqu’au jour où…
Vous l’aurez compris, la trame des Secrets pourrait se résumer ainsi : c’est l’histoire d’une femme qui désire un enfant. Ce serait un peu simpliste mais c’est également le signe d’une belle performance : tenir près de 400 pages sur un même sujet sans rendre l’histoire lassante. Ce serait également simpliste parce que ce serait oublier tous les personnages qui gravitent autour de Mathilde, sa mère détestable ou encore cette amie qui ne semble pas mesurer son mal être. Ce serait enfin ne pas voir l’importance des hommes dans cette histoire. Leur rôle est essentiel et leur souffrance bien réelle. C’est un roman qui propose une analyse psychologique des personnages qui m’a semblé d’une grande justesse, c’est une force indéniable, mais il présente également une construction tout à fait originale puisque l’histoire débute par la fin, à la page 391. Autant vous dire que cette construction sert parfaitement l’histoire, l’enchaînement des événements n’en est que plus intéressant.
L’œuvre en quelques mots…
« Elle pourrait sauter de joie, trépigner, hurler son bonheur. Elle pourrait.
Elle devrait.
Mais elle reste immobile, comme paralysée. Son cerveau est anesthésié, aucune pensée ne fuse dans sa tête pourtant toujours en ébullition.
Peut-être qu'elle a trop attendu ce résultat, qu'elle l'a trop désiré pour pouvoir se contenter d'être heureuse. Peut-être qu'elle ne sait plus comment faire pour se réjouir, pour être insouciante. Peut-être que le prix à payer pour ce minuscule trait bleu marine est trop élevé, que les sacrifices qui ont dû être faits au fil du temps, au fil de la souffrance, sont trop grands et qu'il est pour l'instant trop difficile pour Mathilde de simplement savourer cet instant magique. »