Kent Haruf, Nos âmes la nuit

Publié le par calypso

 

 

Dans la petite ville de Holt, Colorado, dans une Amérique profonde et isolée, Addie, une septuagénaire, veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf : voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler, pour se tenir compagnie ? La solitude est parfois si dure... Bravant les cancans, Louis se rend donc régulièrement chez Addie. Ainsi commence une très belle histoire d'amour, lente et paisible, faite de confidences chuchotées dans la nuit, de mots de réconfort et d'encouragement. Une nouvelle jeunesse apaisée, toute teintée du bonheur de vieillir ensemble.

Mais voilà, les choses ne vont pas se passer si simplement, les cancans vont bon train, et les familles s'en mêlent... Que va-t-il advenir de cette bulle de douceur si précieuse qu'Addie et Louis avaient réussi à construire ?

 

J’ai choisi de lire ce roman pour son titre que je trouve magnifique. L’histoire est somme toute assez simple : un soir, Addie, une veuve d’environ soixante-dix ans, vient sonner chez Louis, un voisin dont elle n’est pas spécialement proche, et lui fait une curieuse proposition : venir chez elle pour la nuit afin de discuter. Louis est veuf également et il accepte de partager sa solitude avec Addie, après une très courte réflexion. Chaque nuit, ces deux êtres esseulés se retrouvent, échangent leurs souvenirs et deviennent peu à peu indispensables l’un pour l’autre…

Je suis habitée par un sentiment étrange. Ni déçue ni complètement séduite,  j’ai l’impression qu’on est passé à côté d’un chef-d’œuvre. L’histoire est très belle et me touche particulièrement par les thèmes qu’elle aborde : le poids de la solitude - c’est quelque chose qu’il est difficile de comprendre quand on ne l’a pas vécu et c’est assez bien traité dans le roman – et l’isolement des personnes âgées, ce que l’on devient quand nos enfants ont pris leur envol et bâti leur propre cocon. Ce que l’on devient quand la vie a battu ses cartes et ne nous a pas donné le bon jeu… Mais surtout, j’ai aimé cette histoire d’amour en laquelle il ne m’a pas été difficile de croire une seule seconde. Alors que l’on vit dans une société où l’apparence a une importance capitale et où l’on ne prend pas le temps de connaître les autres, Kent Haruf nous livre une histoire qui ne répond pas aux codes de l’histoire d’amour traditionnelle. On est face à deux personnages qui apprennent à se connaître, qui s’apprivoisent petit à petit, qui se laissent la chance de s’ouvrir à l’autre. C’est comme cela qu’on aimerait que les choses se passent. C’est une histoire qui se construit dans la simplicité, il y a une forme de pureté dans les intentions qui ne peut être que touchante. Seulement, cette simplicité, on la retrouve au niveau du style, je pense que c’est volontaire mais je mentirais si je cachais le fait que je l’ai trouvé un peu plat. De fait, les dialogues sont peut-être réalistes, mais la narration manque de souffle, j’attendais quelque chose de plus poétique.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Je me demandais si vous accepteriez de venir chez moi de temps en temps pour dormir avec moi.

Quoi ? Qu’entendez-vous par là ?

J’entends par là que nous sommes seuls tous les deux. Ça fait trop longtemps que nous sommes sans personne. Des années. La compagnie me manque. À vous aussi, sans doute. Je me demandais si vous accepteriez de venir dormir avec moi certaines nuits. Discuter. »

 

« Tu m'as fait du bien. Que demander de plus ? Je suis un être meilleur que je ne l'étais avant. C'est grâce à toi. »

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K
J'ai largement préféré Le chant des plaines. Je n'ai pas aimé le style de ce roman ni l'histoire et surtout vers la fin, en revanche, j'ai apprécié le film tiré de ce livre (qui a changé justement ce qui m'avait agacé, notamment sur l'emprise du fils sur la mère.
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C
Il faut que je visionne le film ! Merci pour ton avis en tout cas, je note Le Chant des plaines !